La hausse de l’électricité, ce ne sera pas pour 2017. «Il n’y aura pas d’augmentation de prix... il n’y aura pas d’augmentation de taxes», a martelé ce mercredi le ministre ivoirien en charge de l’Energie, AdamaToungara. Devant la presse locale, le ministre mettait ainsi fin aux rumeurs distillées depuis les déclarations de Pierre Laporte, le représentant résident de la Banque mondiale, qui évoquait cette option afin de maintenir «la viabilité et l’efficacité» du secteur électrique ivoirien.
La Côte d’Ivoire, qui projette d’importants investissements afin de doubler à 4.000 mégawatt son offre d’électricité d’ici 2020, compte en grande partie sur les producteurs indépendants d’électricité pour réaliser son ambition. Ces opérateurs privés investissent dans des centrales électriques qu’ils rentabilisent grâce à l’électricité vendue dans le réseau ivoirien via la compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), concessionnaire du service public. Ils attendent en retour d’être rassurés à travers la garantie de leur rémunération.
Il faut rappeler que la dernière hausse des prix de l'électricité avait poussé beaucoup d'Ivoiriens à manifester dans la rue. Des agences bancaires et des représentations du distributeur d'électricité avaient été pillées à Bouaké et dans d'autres villes. Ce que le gouvernement ne semble pas avoir oublié.
Côte d'ivoire: Émeutes de l'électricité, le grand cafouillage du gouvernement
« Nous avons nettoyé le stock de la dette de 275 milliards FCFA (419,2 millions d’euros, ndlr)», a expliqué le ministre qui a cité l’amélioration de la gouvernance dans le secteur et la lutte contre la fraude, au nombre des mesures prises par les autorités pour la viabilité du secteur.
«Si le bilan n’était pas bon, les producteurs indépendants ne viendraient pas investir», a-t-il insisté en référence sans doute à la nouvelle centrale thermique de Songon, près d’Abidjan, dont les travaux doivent démarrer en début d’année.
A priori, les autorités préfèrent se satisfaire de la dernière hausse des factures d’électricité au second trimestre visant à réduire les subventions publiques, hausse qui avait provoqué de violents remous sociaux. Dans un pays où la demande d’électricité augmente de 10%, la question reste de savoir si la décision du gouvernement est juste circonstancielle ou prévue pour durer dans le temps. A moins que la Banque mondiale se soit trompée dans ses calculs …