En 2015, le Maroc prenait la tête des investisseurs étrangers en Côte d’Ivoire, au niveau du guichet de la CEPICI -Centre de promotion des investissements en Côte d'Ivoire-, avec 22% des investissements, devançant de loin la France (16%), partenaire historique du pays.
Fin avril 2016, le président du MEDEF, Pierre Gattaz, à la tête d’une délégation de 130 entreprises françaises à Abidjan, regrettait ce fait. Un an plus tard la donne devait changer avec le retour de la France à la premère place des investissements étrangers en Côte d’Ivoire.
Après avoir cédé du terrain face aux opérateurs marocains et ceux à ceux des pays dits émergents (Turquie, Chine, Brésil, etc.), les opérateurs économiques français affichent clairement leur ambition de retrouver leur position dans l'échiquier économique africain et plus tout particulièrement dans ce qu'ils ont toujours considéré comme étant leur pré carré.
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Ainsi, hasard du calendrier ou non, ce lundi, alors que Abidjan et Rabat bâtissaient de nouveaux cadres de coopération, une délégation de 45 chefs entreprises françaises menée par le MEDEF foulait le sol ivoirien. Conduite par Gérard Wolf, président de la Task Force ville durable de MEDEF International, cette délégation représente 13 secteurs allant de l’énergie à la formation, en passant par le transport, l’assurance, les télécommunications ou encore le traitement des eaux et des déchets.
L’objectif est d’approfondir les discussions entamées en avril 2016 et visant à apporter des réponses aux besoins des villes ivoiriennes sur les problématiques de développement durable, un domaine dans lequel les firmes françaises veulent détenir le lead.
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«Nous intervenons dans l’optimisation de la consommation de gasoil qui, en France, représente 30% des dépenses des transporteurs, et probablement bien plus dans les pays africains du fait de leurs spécificités. Ce qui constitue un défi majeur à relever pour les entreprises de transport locales», avance Eric Elkaim, PDG d’Alertgasoil, une success story française qui espère décrocher des marchés en Côte d’Ivoire.
Des rencontres directes sont ainsi prévues avec les membres du gouvernement, les élus locaux ivoiriens et les directeurs d’agences publiques.
Pour la Côte d’Ivoire, les visites de ses deux principaux partenaires sont perçues comme des signes rassurants après les troubles de ce début d’année. Une parenthèse qui n’a visiblement pas entamé l’attrait pour le pays qui peut se remettre à rêver d’émergence.