Même si le gouvernement ivoirien n’a pas encore officiellement fait le bilan de sa levée de fonds sur les marchés internationaux, plusieurs sources rapportent le franc succès remporté par le pays auprès des investisseurs ayant répondu massivement à cet emprunt.
Selon l’agence Bloomberg, ce sont plus de 10 milliards de dollars de commandes que le pays a obtenu, là où il ne recherchait que l’équivalent d’environ 1 milliard d’euros. Et selon les premiers éléments, Abidjan a donné son quitus pour lever 625 millions d’euros négociés au taux de 5,25 % sur 8 ans et 1,25 milliard de dollars au taux de 6,5 % sur 16 ans.
Les marchés semblent donc montrer un appétit certain pour la Côte d’Ivoire qui a manifestement réussi à les convaincre malgré les troubles de ces derniers mois. Tout porte à croire que la communauté financière internationale est optimiste quant à l’avenir du pays, l’un des enjeux de roadshow entamé par le Premier ministre Gon Coulibaly du 1er au 10 juin dernier : les remous dans l’armée sont plus le fait d’une question de prime qu’une tentative de déstabilisation des institutions.
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La Côte d’Ivoire peut en outre se prévaloir de perspectives économiques qui restent encore prometteuses malgré le maintien à la baisse des cours du cacao. Après un taux de croissance oscillant entre 8 et 9% en moyenne depuis 2012, celui-ci devrait se maintenir à 7% cette année, ce qui ferait de la Côte d'Ivoire l’une des économies les plus dynamiques au monde. C’est le signe d’une bonne résilience économique consécutive à la politique de diversification progressive de l'économie du pays amorcée ces dernières années.
Et ici les projets ne manquent pas pour entretenir cette dynamique dans un pays plus ouvert aux investisseurs: transformation des matières premières –le pays vise 100% de noix de cajou et 50% de cacao d’ici 2020– et poursuite des investissements dans les infrastructures tout comme la densification du tissu industriel.
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Ensuite, même si la succession d’Alassane peut susciter quelques inquiétudes, il n’en demeure pas moins que l’éventualité d’une nouvelle déflagration sociale, voire d’un conflit armé est peu probable. «Le plus important, ce ne sont pas les crises, mais la capacité à les gérer efficacement», avait commenté l’économiste Stanislas Zézé, patron de l’agence de notation Bloomfield Investment. Et sur ce point, le régime d’Abidjan a su se montrer à la hauteur en trouvant un arrangement définitif à la fois avec les fonctionnaires et les soldats grognons de son armée.