La Côte d’Ivoire a introduit une requête auprès des autorités indiennes en vue de l’annulation d’une mesure récemment adoptée portant sur une taxe de 5% imposée aux importations de noix de cajou en provenance des ports ivoiriens.
Pour New Delhi, cette nouvelle imposition est en réalité un retour à la normale du fait que le pays est considéré comme ayant passé le cap d’économie à «revenu intermédiaire». La Côte d’Ivoire ne fait donc pas parti des PMA (Pays moins avancés), comme le Mali, au point de prétendre à cette facilité, renseigne une source au sein de la filière ivoirienne.
Mais la décision n’est pas sans conséquence sur le secteur. Cette décision occasionne en effet des points de compétitivité en moins pour la noix de cajou ivoirienne dans une économie déjà ébranlée par la chute des cours du cacao.
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Devenu premier producteur mondial en 2016, au détriment de l’Inde, le pays ferait-il les frais de son succès dans la filière? La situation est d’autant plus préoccupante que l’Inde est l’un des principaux transformateurs mondiaux de noix et représente de ce fait un débouché incontournable pour les noix en provenance des ports ivoiriens.
La Côte d’Ivoire se voit ainsi jeter au visage l’échec de sa politique de transformation. En 2016, avec une offre de 640.000 tonnes, le pays n’est parvenu à transformer que 6% de sa production, de quoi le rendre totalement dépendant de l’Asie (Inde et Vietnam), principale zone de transformation, pour la commercialisation de sa production.