Côte d’Ivoire et Ghana: un emprunt de 1,2 milliard de dollars pour réguler le marché du cacao

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Le 21/06/2017 à 12h18, mis à jour le 21/06/2017 à 12h22

Pays producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont bien décidés à concrétiser leur projet de contrôler le marché international du cacao. Les deux pays négocient un emprunt de 1,2 milliard de dollars auprès de la BAD pour se doter d’installations locales de stockage et de traitement des fèves.

Serait-on à l’orée d’une nouvelle ère dans le monde du cacao? Après plus d’un demi-siècle passé à subir le diktat des négociants internationaux, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont bien résolus à changer la donne.

Suite aux rencontres organisées par les organes de régulation de la filière, le Conseil café-cacao ivoirien et le Cocoa board ghanéen (Cocobod), les deux pays ont convenu de lever 1,2 milliard de dollars afin de soutenir la production et de se doter d’installations de stockage et de traitement local des fèves, révèle l’agence Bloomberg mardi 20 juin.

L’emprunt négocié auprès de la Banque africaine de développement (BAD) doit permettre aux deux pays de réguler l’arrivée de cacao sur le marché international. Ce, dans le but d’enrayer la trop forte volatilité des cours due en partie à la spéculation et à des pics de production selon les analystes. En l’espace d’une année, le cours du cacao a en effet perdu entre 35% et 40% de sa valeur sur le marché international avec des conséquences désastreuses pour les pays producteurs.

En Côte d’Ivoire, cette baisse a été répercutée sur le prix d’achat aux paysans et l'Etat a revu son budget à la baisse. Le Ghana a quant à lui opté pour la subvention. Conséquence, le Cocobod a vu son endettement exploser à 2,2 milliards de dollars.

La maîtrise des cours du cacao présente donc un enjeu vital pour ces deux économies qui représentent 60% de l’offre mondiale de cacao. D'autant que les perspectives ne sont pas reluisantes puisqu'on craint un important excédent de production cette année.

Selon les estimations de l’ICCO, l’organisation internationale du cacao, en Côte d’Ivoire, on attend une saison record avec 1,9 million de tonnes de fèves et on comptabilise déjà une production de 882.175 tonnes qui devrait passer à 950.000 tonnes d’ici la fin de la campagne dans deux mois, un niveau jamais atteint depuis 4 ans.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 21/06/2017 à 12h18, mis à jour le 21/06/2017 à 12h22