Le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD vient à nouveau de frapper un gros coup contre une entreprise pour «pratiques frauduleuses». Il s’agit cette fois de l’entreprise chinoise CHINT Electric Co, un fabricant de matériel électrique et contractant dans le secteur des équipements de transmission et de distribution d’électricité.
Selon le mode opératoire présenté par la banque, l’entreprise a multiplié les fausses déclarations concernant «les spécifications techniques, la valeur, la période d'exécution et/ou le degré d'achèvement de ses contrats de référence afin de répondre aux exigences de qualification» contenues dans les appels d’offres de projets qu’elle finance.
Une supercherie qui a concerné sept appels d’offres auxquels l’entreprise a pris part entre 2012 et 2017 en Ethiopie, au Zimbabwe et en Tanzanie. Il s’agit de différents projets portant sur la conception technique, la réhabilitation ou encore la fourniture d’équipements techniques au profit de stations électriques.
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En guise de sanction, l’entreprise écope de trois ans de suspension durant lesquels elle «ne pourra être ni adjudicataire d’un marché financé par la Banque, ni retenue comme sous-traitant, fournisseur ou prestataire de services auprès d’autres entreprises dans le cadre de projets financés par celle-ci».
Et plus, cette exclusion peut être également mis appliquée par d’autres institutions de développement telles la Banque asiatique de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque interaméricaine de développement et même le groupe de la Banque mondiale, en vertu d’accords passées entre la BAD et ces institutions.
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«Les règles d’acquisition de la Banque visent à l'optimisation des ressources mises à la disposition de ses pays membres régionaux. Des soumissionnaires qui falsifient leur expérience pour répondre aux exigences de qualification d’un appel d’offres compromettent cet objectif. Ce genre de fraude est donc pris très au sérieux par notre institution», a estimé Bubacar Sankareh, directeur par intérim du Bureau de l'intégrité et de la lutte contre la corruption (BILC) de l'institution panafricaine.
Basé à Abidjan, le BILC conduit des enquêtes sur les pratiques des parties-prenantes aux marchés que la BAD finance. En janvier dernier, c’était le cabinet GH Management Consultants qui était «blacklisté» pour des pratiques frauduleuses, à la fois pour décrocher un appel d’offres et durant l’exécution de ce même contrat.