Au cours des 5 dernières années, depuis son premier vol commercial lancé le 13 janvier 2013, Air Côte d’Ivoire a cumulé 65,5 milliards FCFA (100 millions d’euros) de pertes. Un chiffre en décalage avec les projections de son plan d’affaires qui prévoyait 60,250 milliards FCFA. Mais là où l’on aurait pu s’alarmer, le transporteur national évoque, dans une note de presse, une situation quasi normale dans un contexte particulièrement difficile.
En effet, la compagnie, qui se félicite d’une «phase de lancement réussie», poursuit ses investissements «pour réussir la phase de développement» dans un «secteur d’activité complexe, fortement capitalistique».
Aussi, alors que le renouvellement de la flotte de 10 appareils aurait dû être achevé en 2016, ce sera finalement en 2021 que ce programme sera finalisé «en raison de difficultés de mise en œuvre du financement».
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Autre situation contrariante, «l’évolution exponentielle du cours du baril de pétrole de plus de 64% sur les trois dernières années».
Deux facteurs qui ont suffi pour faire déraper les comptes de la société, sans remettre en cause, du moins officiellement, son avenir. Air Côte d’Ivoire a en effet à son actif des performances opérationnelles dont l’Etat ivoirien, son principal actionnaire, peut se satisfaire. La compagnie, avec 10 avions dont 6 en propre, dessert 23 destinations en Afrique de l’ouest et du centre, deux régions où elle revendique la place de «leader absolu du transport aérien», avec «plus de 54% de part de marché».
En outre, au cours des 5 dernières années, ce sont 2,8 millions de passagers qui ont été transportés, dont 850.000 en 2017 et 326,2 milliards de chiffres d’affaires cumulés, soit 497,3 millions d’euros.
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Par ailleurs, la Côte d’Ivoire, qui vient d’obtenir l’autorisation d’effectuer des vols commerciaux directs vers les Etats-Unis, a pu s’appuyer sur sa compagnie nationale qui joue le rôle de rabatteur vers son hub d’Abidjan, offrant ainsi une masse critique de passagers pour Ethiopian Airlines qui assure la liaison.
Pour l’heure, aucune date n’est fixée pour les premiers bénéfices. Mais la compagnie prévient que le secteur «délivre un retour sur investissement relativement faible, de l’ordre de 3% dans des délais très longs». L’Etat ivoirien qui entendait céder progressivement ses parts dans la société risque de patienter encore pendant longtemps.