Félix Houphouët-Boigny, Tidjane Thiam, Didier Drogba, Alpha Blondy, Magic System, les maquis (célèbres bars à ciel ouvert), la basilique de Yamoussoukro, ses nombreux parcs nationaux, l’attiéké, le café et le cacao, ses plages, ses cités balnéaires, le Festival des grillades, le FEMUA… La Côte d’Ivoire est connue à travers le monde pour plusieurs choses. Mais la première puissance de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest n’en est pas pour autant une destination touristique de premier plan. Du moins pas à la hauteur de son potentiel.
Le pays des Eléphants ne manque en effet pas d’atouts touristiques (nul besoin ne revenir sur la liste loin d’être exhaustive dressée plus haut dans l’article), mais quand on compare ses données en matière de tourisme à celles d’autres pays du continent plus ou moins au même niveau de développement, on est en droit d’être surpris. Avant la crise post-électorale de 2010-2011, la Côte d’Ivoire recevait autour de 700.000 touristes par an, selon le ministre du tourisme Siandou Fofana, qui a précisé que ce chiffre frôlait même souvent les… 400.000 visiteurs.
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Après la crise, grâce aux efforts de sécurisation et ceux liés à l’investissement dans le pays, ainsi que les actions en faveur du secteur tourisme, dont notamment la stratégie nationale «Sublime Côte d’Ivoire» visant à mobiliser 3.200 milliards FCFA (près de 4,9 milliards d’euros) à l’horizon 2025, la Côte d’Ivoire a commencé à rattraper son retard. Les chiffres sont éloquents: 2.000.000 de touristes en 2017 et 3.400.000 en 2018. Et avant la crise sanitaire du Covid-19, ce chiffre a atteint 4,2 millions de visiteurs dont 2,2 millions de touristes internationaux, a déclaré le 25 septembre 2022 Fofana sur les ondes de Radio Côte d’Ivoire.
Selon le ministre ivoirien du Tourisme, le nombre d’établissements hôteliers est également passé de 2.500 en 2011 à 4.500 en 2022. La capacité d’accueil des hôtels a ainsi atteint 69.000 lits contre moins de la moitié quelques années auparavant. En phase avec ce développement, la contribution du secteur touristique au PIB s’est établie à 7,3% en 2019 contre 2,2% de 2012 à 2017, a poursuivi Fofana, notant que la Côte d’Ivoire occupait le 3ème rang africain en matière de tourisme d’affaires sur la même période.
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N'eût été le Covid-19 qui n’a épargné aucun pays et a plongé le tourisme mondial dans un véritable enfer (licenciements à la pelle, faillite d’entreprises, avions cloués au sol, fermeture des frontières, etc.), la Côte d’Ivoire aurait certainement poursuivi sur cette lancée et réalisé de meilleurs chiffres. Qu’à cela ne tienne, avec la reprise post-Covid, le pays renouvelle ses ambitions en matière de tourisme.
Dans ce cadre, le ministre Fofana compte désormais mettre un accent particulier sur le tourisme intérieur. «Certaines parties du pays sont méconnues. Des actions de promotion doivent être engagées et amplifiées. Nous avons organisé une quinzaine pour montrer les différents circuits touristiques afin que les Ivoiriens aient envie de voyager», a-t-il détaillé. Dans cette même veine, le responsable a évoqué d’autres activités, telles qu’un concours de la ville la plus propre, la plus fleurie, et des villages les plus hospitaliers.