Côte d’Ivoire: bientôt une dizaine de télés privées autorisées

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Le 09/11/2016 à 19h11, mis à jour le 09/11/2016 à 19h42

La Côte d’Ivoire prévoit d'autoriser une dizaine de chaînes de télévisions privées d’ici la fin de l’année. Le processus d’analyse technique des dossiers de candidature, confié à la HACA, est entré dans sa dernière phase.

Abidjan entend bien rattraper son retard dans le domaine audiovisuel. Le pays, qui est l’un des rares de la sous-région africaine à ne disposer d’aucune chaîne de télévision privée locale, va bientôt accorder des autorisations pour l’ouverture d’une dizaine de chaines privées.

Le processus lancé depuis le 30 mai dernier avec un appel d’offres (dont le terme est échu depuis ce 31 octobre) a enregistré une nouvelle étape avec l’analyse technique des dossiers de candidatures, indique la HACA, la Haute autorité de la communication audiovisuelle, la structure étatique de supervision du secteur.

Si l’on ignore le niveau d’engouement des promoteurs de télé privé, la HACA n’ayant communiqué aucun chiffre, l’on sait par contre qu’il leur faudra être particulièrement ambitieux pour s’installer en terre ivoirienne. Le dossier exige en effet une caution d’un milliard FCFA, soit 1,52 million d’euros, et un capital minimum de 100 millions FCFA, soit un peu plus de 152.000 euros, aux entreprises intéressées.

Selon les spécialistes, ce niveau de cautionnement s’explique notamment par le fait que le pays ait fait le choix de la qualité. «Dans les pays de la sous-région et même au-delà, vous avez des chaînes dont, ne serait-ce que la qualité des images, laissent à désirer, sans compter la ligne éditoriale qui reste imperceptible, montrant un certain niveau élevé d’amateurisme», soutient Martin Yao, technicien audiovisuel dans une entreprise de production télé.

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Il va donc falloir un véritable plan d’affaires, s’associer à des partenaires, avoir des équipements professionnels et des ressources humaines de qualité pour faire de «la bonne télévision» et espérer ainsi appâter suffisamment de publicitaires pour rentabiliser son projet, précise-t-il.

Sur ce dernier point, la question de l’existence d’un marché publicitaire suffisant ne devrait pas vraiment se poser, selon les spécialistes. En effet, le pays enregistre un engouement dans le secteur des radios commerciales avec l’arrivée de chaînes internationales en 2015, comme Trace FM et Vibe Radio (groupe français Lagardère). Une présence qui donne une idée du potentiel du marché dans un pays en pleine renaissance économique.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 09/11/2016 à 19h11, mis à jour le 09/11/2016 à 19h42