La justice burkinabè réclame Guillaume Soro

Guillaume Soro, président du Parlement ivoirien. . DR

Le 07/02/2016 à 17h37

Après la justice française et les «écoutes téléphoniques» au Burkina Faso, Soro Guillaume, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, va devoir à nouveau se retrousser les manches. La justice militaire burkinabè vient de lancer mandat d’arrêt contre lui.

Le «mandat d’arrêt international» lancé contre Guillaume Soro est lié à son éventuelle implication dans le coup d’Etat manqué du 17 septembre dernier contre la transition burkinabè mené par le Régiment de sécurité présidentielle, la garde prétorienne de Blaise Compaoré, sous la direction du général Gilbert Diendéré, actuellement aux arrêts.On se souvient qu’aux lendemains de l’échec de cette tentative de reprise du pouvoir par des hommes proches de Blaise Compaoré, des messages audio étaient apparues sur la toile, mettant en scène deux personnes en conversation téléphonique dont les voix ont été attribuées à Soro Guillaume et Michel Bassolé, ex-ministère des Affaires étrangères et bras-droit de Compaoré.Le détail du message laissait nettement entrevoir des échanges portant sur des manœuvres militaires, et des moyens financiers à convoyer au Burkina Faso, pour appuyer le coup d’Etat alors en cours.Soro Guillaume qui n’avait pas caché son indignation, avait crié au complot, dénonçant «une cabale» contre sa personne. Idem pour Djibril Bassolé incarcéré entre temps par la justice burkinabé.En Côte d’Ivoire où le président Alassane Ouattara avait signifié le 5 décembre dernier qu’il comptait «traiter cette question avec les nouvelles autorités burkinabè», jouant ainsi la carte de l’apaisement dans l’optique d’une solution diplomatique, la nouvelle risque bien d’intriguer sur la posture des nouvelles autorités du «Pays des hommes intègres».L’information arrive au lendemain de rumeurs persistantes, également relayée par plusieurs médias locaux et internationaux, sur une attribution de la nationalité ivoirienne à l’ex-chef d’Etat burkinabè Blaise Compaoré, «une feinte» interprétée comme une volonté de la Côte d’Ivoire d’empêcher l’extradition de celui qui croule également sous le poids d’un mandat d’arrêt lancé par Ouagadougou.A son investiture le 29 décembre dernier, Christian Kaboré avait promis un Etat de droit aux Burkinabès et réitérer sa volonté de na pas interférer dans les affaires judiciaires. La realpolitik pourrait-elle changer les choses ?

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 07/02/2016 à 17h37