Vers un second procès pour Simone Gbagbo

Simone Gbagbo, l'ex-première dame ivoirienne. . DR

Le 11/03/2016 à 18h55

L’épouse de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo, condamné, il y a un an, à 20 ans de prison, pourrait à nouveau se retrouver devant la justice ivoirienne. Elle a été convoquée devant la Cour d’assises d’Abidjan cette fois pour crime de guerre et crime contre l’humanité.

Simone Gbagbo pourrait à nouveau comparaître devant la justice dans son pays. L’ex-première dame est convoquée ce 15 mars devant la cour d’Assises d’Abidjan pour crime de guerre et crime contre l’humanité pour des faits en lien avec la crise post-électorale de 2010. Des accusations pour lesquelles sont poursuivis à la Haye son époux et Charles Blé Goudé, et qui avaient conduit la CPI à réclamer son extradition.L’information de source judiciaire a été confirmée par son conseil qui a annoncé s’être pourvu en cassation contre cette décision de la Chambre d’accusation devant la Cour suprême, laquelle doit se prononcer ce 17 mars.Condamnée une première fois, en mars 2015, à 20 ans de prison pour atteinte à la sureté, Simone Gbagbo est considérée comme un maillon clé de l’ancien régime qui est accusé d’avoir planifié et commis des crimes graves après l’élection présidentielle d’octobre 2010.Femme d’influence, surnommée «la dame de fer», Simone Gbagbo a eu un long parcours de syndicaliste avant de rencontrer son époux dans les années quatre-vingt avec qui elle a créé le FPI, le front populaire ivoirien. Déjà détenue en 1990 avec son époux, cette première dame atypique s’était distinguée par un engagement politique à toute épreuve, jouant les premiers rôles au sein du parti et au-delà.Régulièrement opposée aux différents accords politiques avec la rébellion, celle qui haranguait les foules lors des meetings politiques, avait été à la tête de la fronde contre la reconnaissance de l’élection d’Alassane Ouattara après le scrutin de novembre 2010, et est même présentée, par ses détracteurs, comme celle qui a contraint son mari à se maintenir au pouvoir.La procédure, si elle devait se poursuivre, viendra conforter le pouvoir d’Abidjan qui s’est juré de ne plus transférer ses compatriotes à la Haye, arguant que le système judiciaire nationale était en mesure d’assurer une justice équitable. Une décision qui avait soulevé une vive polémique.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 11/03/2016 à 18h55