Evoquant le cas du Burundi, de l’Afrique du Sud et de la Gambie qui ont récemment annoncé leur retrait de la Cour pénale internationale, le président ivoirien a indiqué lundi qu’il s’agit de «décisions souveraines mais que la Côte d’Ivoire n’a pas l’intention d’aller dans cette voie».
La Côte d’Ivoire marque ainsi sa volonté de se maintenir sous cette juridiction internationale alors qu’en février dernier, Alassane Ouattara s’était juré de ne plus jamais y envoyé un de ses compatriotes. «Je n’enverrai plus d’Ivoirien à la CPI puisque nous avons maintenant la capacité de les juger», avait-il déclaré lors d’une visite en France.
Abidjan avait été le premier pays africain à envoyer, fin 2011, un ex-président à la CPI en la personne de Laurent Gbagbo, réclamé pour crimes graves durant le conflit postélectoral de 2010. Un transfèrement qui avait provoqué une levée de boucliers chez ses partisans en Côte d’Ivoire, mais également chez de nombreux africains qui qualifiaient cette institution de raciste et de partiale dans la crise ivoirienne.
La CPI qui était présentée comme étant à la solde du régime d’Abidjan, avait alors clamé son impartialité et fait la promesse de poursuivre toutes les parties responsables de crimes graves en Côte d’Ivoire. Depuis, le bras droit de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, a été transféré à la Haye et l’institution réclamait encore récemment l'épouse de Gbagbo, Simone. Une requête à laquelle Abidjan avait opposé un refus.
Un rejet considéré par l’opposition ivoirienne comme une manœuvre pour justifier le refus de livrer à l’instance judiciaire des chefs de guerre proches du pouvoir. Cela, d’autant plus que la presse locale s’est fait l’écho de mandats «sous scellés» visant des officiers dans l’entourage d’Alassane Ouattara, des mandats qui seraient restés sans suite et qui cristallisent la colère des détracteurs de la CPI.
Le 12 octobre dernier, le Burundi, englué dans une grave crise, avait été le premier Etat du continent à se retirer de la CPI, suivi de l’Afrique du Sud et de la Gambie.