CPI: La liberté provisoire de Gbagbo possible dès cet après-midi

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Le 19/07/2017 à 10h04, mis à jour le 19/07/2017 à 11h45

Après plusieurs tentatives pour obtenir la liberté provisoire pour Laurent Gbagbo, ses avocats se sont adressés à une juridiction supérieure avec de solides arguments. La Cour d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) doit se pencher sur ce recours cet après-midi du mercredi 19 juillet.

Cette fois sera peut-être la bonne, pour Laurent Gbagbo de voir les serrures de Scheveningen se débloquer. Après plus d'une dizaine de tentatives, ses avocats ne baissent toujours les bras pour obtenir sa liberté provisoire. Chaque fois, l'argument de la partie civile a été identique: l'ancien président de Côté d'Ivoire "a trop de soutiens à l'extérieur qui pourraient organiser son départ des Pays-Bas". De plus, "comme il encourt une peine à perpétuité, il sera tenté de se soustraire aux poursuites". Et à 11 reprises, leur argumentaire a fait mouche au niveau des trois juges, sauf la dernière fois.

C'est sans doute pourquoi, la défense a estimé nécessaire d'interjeter appel, arguant que la procureure, Fatou Bensouda, n'a jamais présenté aucune preuve de la préparation d'un quelconque plan d'évasion. Par conséquent, "seule la popularité de Gbagbo le maintient encore en détention le temps que le procès se termine".

Les avocats de Laurent Gbagbo savent qu'avec cet appel, ils ont nettement plus de chance. Puisque, lors de la dernière décision de mars, les trois juges n'étaient pas du même avis. Le président du tribunal avait estimé qu'une liberté sous certaines conditions était possible. 

En effet, il est bon que la justice tienne compte des droits de Gbagbo qui est toujours présumé innocent, alors qu'il a passé cinq bonnes années dans les geôles de Scheveningen. Or, le verdict n'est pas attendu avant près de huit ans encore, comme l'avait fait remarquer le juge qui présidait la séance en mars dernier, ce qui dépasserait de loin les limites normales en matière de détention provisoire. Cela donne donc une sérieuse chance de sortie à celui qui s'estime victime de machination politique.

Évidemment, la maîtresse des poursuites devrait rétorquer qu'en l'an matière, et au regard des faits de crimes de guerre et de crime contre l'humanité qui sont jugés, le doute suffit à se montrer vigilant.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 19/07/2017 à 10h04, mis à jour le 19/07/2017 à 11h45