Côte d’Ivoire: Ouattara laisse la direction du RDR à Henriette Diabaté et Gon Coulibaly

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Le 11/09/2017 à 08h34

Alassane Ouattara ne reprendra pas les rênes de son parti. Il préfère passer la main à deux de ses plus fidèles compagnons de lutte. Une décision qui en dit long sur son futur retrait de la vie politique.

Alassane Ouattara avait déjà indiqué à la fin de l'an dernier qu’il comptait prendre sa retraite en 2020, après plus de trente ans de vie politique active. Visiblement, l’appel des militants du parti, qui souhaitaient le voir reprendre en main le Rassemblement des républicains (RDR), n’aura pas suffi à le faire revenir sur sa décision.

Il a préféré céder le portefeuille à Henriette Dagri Diabaté, grande chancelière de la République et fidèle compagne de lutte politique.

A 82 ans, elle reprend les rênes du parti (elle l’avait dirigé au milieu des années 1990) pour lequel elle avait été envoyée en prison en 1999. «Le RDR c’est sa vie; elle a été de tous les combats», a déclaré Alassane Ouattara.

A côté de cette pionnière, un autre visage bien connu du RDR, Amadou Gon Coulibaly, a été désigné vice-président du parti. L’actuel chef du gouvernement jouit d’une nouvelle ascension qui le positionne comme l’héritier politique d’Alassane Ouattara qu’il côtoie depuis les années 1990 et qui en a fait son Premier ministre en début d’année.

A trois ans de l’élection présidentielle, il est quasiment confirmé comme le candidat du parti en 2020.

Une autre dame monte dans la hiérarchie: Kandia Camara, l’actuelle ministre de l’Education. Elle hérite du poste de secrétaire général du parti, en remplacement d’Amadou Soumahoro qui en assurait l’intérim depuis 2011.

Il ne faut pas pour autant penser à un désistement immédiat d’Alassane Ouattara. Il a promis aux militants de continuer à être «très proche» du parti qui doit encore résoudre l’équation du parti unifié du RHDP avec son allié du PDCI et la question d’une éventuelle candidature unique pour la présidentielle de 2020.

Deux sujets qui ont froissé les deux alliés au point de laisser penser à une rupture inévitable de cette alliance. «Bédié et moi nous sommes ensemble! Nous savons ce que nous avons vécu et nous savons ce que nos incompréhensions ont eu comme conséquences pour le pays», a tempéré Alassane Ouattara.

Les tractations seront donc relancées entre le PDCI et le RDR à l’approche du troisième anniversaire de l’Appel de Daoukro (appel par lequel l’ex-président Konan Bédié avait retiré son parti de la présidentielle de 2015 au profit d’Alassane Ouattara).

Le RDR qui tenait son 3e congrès ordinaire, ces samedi 9 et dimanche 10 septembre, a rassemblé environ 90.000 militants à cette occasion. Un chiffre qui témoigne de la vitalité du parti qui revendique le statut de premier parti politique du pays. Il parait bien difficile dans ces conditions de le voir renoncer à la prochaine présidentielle.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 11/09/2017 à 08h34

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