Côte d'Ivoire. Non, Simone Gbagbo n'est pas morte

Simone Gbagbo continue de boycotter son procès. . DR

Le 18/02/2018 à 11h01, mis à jour le 18/02/2018 à 11h09

Simone Gbagbo, ex-Première dame de Côte d'Ivoire, qui purge une peine de 20 ans de réclusion pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", n'est pas morte. Un démenti de son avocat, Maître Rodrigue Dadjé, met fin à des rumeurs propagées pendant plusieurs jours sur les bords de la lagune Ébrié.

Les rumeurs sur la mort de Simone Gbagbo, ex-Première dame de Côte d’Ivoire, qui purge une peine de 20 ans de réclusion pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » ayant envahi les salons feutrés des quartiers résidentiels d’Abidjan et les cours communes des zones populeuses il y a quelques jours, ne sont pas fondées.

Elles ont été formellement démenties par maître Rodrigue Dadjé, avocat de Madame Gbagbo. Celui-ci a notamment écrit sur sa page Facebook: «des rumeurs font croire au décès de la Première dame, Mme Simone Gbagbo. Il n’en est rien, car elle est bien vivante et attend de rentrer libre chez elle».

L'homme en robe noire monte ainsi au créneau pour mettre fin aux rumeurs macabres, propagées par ceux qui extrapolent sur la santé fragile de l’ancienne dame de fer des bords de la lagune Ébrié.

En juillet 2016, l’ex -First Lady de Côte d’Ivoire avait été victime d’un malaise à l’origine d’un incident entre les avocats de sa défense et l’administration judiciaire. Elle a été par la suite internée à la clinique Internationale Sainte-Anne Marie (PISAM).

Il faut également ajouter à cet épisode un chapelet d’interrogations nées du fait que l’épouse de l’ancien chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo (déféré actuellement devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité), n’est plus apparue en public depuis son deuxième procès devant la Cour d’Assises d’Abidjan (fin mars 2017).

Poursuivie devant cette dernière juridiction pour «crimes de guerre et crimes contre l’humanité», Simone Gbagbo a été déclarée non coupable de ces infractions pour lesquelles la CPI réclame également sa parution.

A la lumière de ce dernier verdict, une interrogation légitime taraude de nombreux observateurs ivoiriens et africains. Une question qui porte sur l’avenir des poursuites visant l’ancienne Première dame devant la CPI.

Cette institution agit comme une justice de substitution, dans un contexte de défaillance des juridictions nationales, quand celles-ci sont dans l’incapacité de prendre en charge le traitement d’un dossier pour des raisons judiciaires ou matérielles.

Autant dire que la CPI devrait logiquement abandonner les charges contre Simone Gbagbo, au moment où les débats relatifs à la culpabilité de l’ancien président, Laurent Gbagbo et l’ex-patron des jeunes patriotes, Charles Blé Goudet, s’enlisent dans une procédure à travers laquelle l’accusation peine à établir les faits et se fait régulièrement malmenée par une défense «agressive», dont toute la stratégie repose sur l’implacable théorie de la justice des vainqueurs.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 18/02/2018 à 11h01, mis à jour le 18/02/2018 à 11h09