Côte d’Ivoire: d'importants changements à la tête de l’armée

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Le 29/12/2018 à 08h16, mis à jour le 29/12/2018 à 08h37

Le président ivoirien a procédé ce 28 décembre à de grands changements à la tête de l’armée ivoirienne et de la gendarmerie. Une première depuis la fin des mutineries qui ont ébranlé la grande muette en 2017.

Alassane Ouattara a effectué de grands changements à la tête de l’armée ivoirienne en cette fin d’année, avec à la clé une nouvelle configuration des grands commandements.

Ainsi, le patron des Forces spéciales ivoiriennes, la fine fleur de l’armée placée sous le commandement direct du président, le général de brigade Doumbia Lassina, prend les rênes de l’armée en en devenant le chef d’état-major général. Nommé dans la foulée général de corps d’armée (4 étoiles), il prend le relais de Touré Sékou, un autre général (de corps d’armée) admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Il sera secondé par l’ex-commandant de l’armée de terre, le général de Brigade Julien Kouamé.

De même, le chef d’état-major particulier du président ivoirien, le général de division Diomandé Vagondo, est élevé au grade de général de corps d’armée. Une belle promotion pour ce militaire qui assurait la garde du Premier ministre Alassane Ouattara au début des années 1990.

Au niveau de la marine, l’état-major sera dirigé par le fraîchement promu contre-amiral N’Guessan Kouamé, qui prend la place du contre-amiral Djakaridja Konaté. Ce dernier, chef de la marine depuis 2011, est désormais vice-amiral et a été nommé Inspecteur général des armées.

Concernant la gendarmerie, un autre corps d’élite de l’armée, le général de brigade Touré Alexandre Apalo passe du rang de commandant en second à commandant supérieur. Il remplace le général de division Kouakou Nicolas, qui part également à la retraite.

Ces changements opérés ce 28 décembre par Alassane Ouattara sont les plus importants intervenus à la tête de l’armée depuis la série de mutineries qui ont secoué le pays courant 2017. Ils interviennent à un moment où les rivalités politiques resurgissent de plus belle, faisant dire à certaines langues que le président ivoirien compte ainsi consolider sa mainmise sur la grande muette.

Les nouveaux patrons de l’armée devront définitivement faire oublier le chapitre des mutineries avec leurs lots d’indiscipline. Mais ils devront surtout redonner du moral aux troupes. En effet, alors que le pays avait appelé au départ volontaire à la retraite des hommes en armes dans le cadre de la loi de programmation militaire, des officiers et sous-officiers parmi les mieux formés avaient été les premiers à frapper à la porte. Un revers pour l’armée qui visait en priorité les combattants de l’ex-rébellion intégrés à la suite de la crise postélectorale de 2010 et avait dû revoir les conditions de départ.

Près d’un millier d’hommes ont volontairement quitté les rangs fin 2017 et encore environ 800 devraient le faire cette année sur un objectif global de 4.000 départs d’ici 2020.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 29/12/2018 à 08h16, mis à jour le 29/12/2018 à 08h37