L’UE appelle "un respect des libertés publiques, notamment le droit pour chaque citoyen de manifester pacifiquement, dans le cadre prévu par la loi, sans être inquiété, et d’exprimer des opinions politiques sans être arrêté ou emprisonné", selon la déclaration de Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne parvenue à l'AFP.
Les autorités ivoiriennes ont prolongé mardi l'interdiction de manifester, prise en août, jusqu'au 30 septembre, alors que l'opposition a appelé à des manifestations et dénonce des arrestations arbitraires de militants.
"L’UE prend acte de la décision du Conseil constitutionnel, relative aux candidatures retenues pour l’élection" et "rappelle qu’il est de la responsabilité première des autorités et institutions de garantir un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable, emportant l’adhésion des citoyens".
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Le Conseil constitutionnel a validé lundi la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat et en a rejeté 40 autres, dont celles de l'ancien président Laurent Gbagbo et de l'ex-chef rebelle et ancien Premier ministre Guillaume Soro, tous deux à l'étranger.
L'UE "note les différentes procédures ouvertes auprès de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) relativement au processus électoral et rappelle son attachement au respect de la justice internationale", selon le communiqué. La CADHP a demandé le 15 septembre aux autorités ivoiriennes, qui ont retiré la déclaration de compétence à cette juridiction supranationale basée à Arusha, de laisser Soro concourir à l'élection.
Par ailleurs, l'UE a "déploré les violences et affrontements survenus ces dernières semaines, qui ont fait plusieurs victimes, et appelle les autorités à mener des enquêtes afin d’en poursuivre les auteurs".
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Une quinzaine de personnes sont mortes en août dans des violences survenues dans le sillage de l'annonce de la candidature du président Ouattara.
La crainte de violences meurtrières à l'approche du scrutin du 31 octobre est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts, après le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.
Elu en 2010, réélu en 2015, Ouattara avait annoncé en mars sa décision de renoncer à briguer un troisième mandat. Avant de changer d'avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Le Conseil constitutionnel a estimé qu'avec la nouvelle Constitution de 2016, le pays était entré dans une nouvelle République et donc que le compteur des mandats était remis à zéro, même si le nouveau texte, comme le précédent, limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
L'opposition a jugé la candidature d'Alassane Ouattara inconstitutionnelle et dénoncé une "forfaiture".