Assassinat du général Guéï: la perpétuité requise contre deux officiers de l’armée

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Le 18/02/2016 à 15h18

Le procureur militaire s’est voulu intransigeant, indiquant que le procès «marque la fin de l’impunité en Côte d’Ivoire». Il a requis la peine maximale, la prison à perpétuité, contre l’ex-général Dogbo Blé Denis et le capitaine Anselme Séka dit «Séka Séka».


Ange Kessy, le procureur militaire, a regretté que la peine de mort ait été abolie en Côte d’Ivoire, indiquant que les deux accusés méritaient pareille peine. A défaut, il a réclamé que le tribunal leurs inflige la prison à vie pour l’assassinat du général Robert Guéï, de son épouse Rose Guéï et de son aide de camp, le capitaine Fabien Coulibaly.Au cours de son réquisitoire, Ange Kessy a formellement accusé Anselme Seka d’avoir ouvert le feu sur les victimes et a évoqué «un plan ourdi au plus haut sommet de l’Etat». «Gbagbo savait. C'est lui qui a donné l’ordre de tuer le général Guéï», a-t-il soutenu, convaincu de l’implication de l’ancien chef d’Etat ivoirien.L’ex-général Dogbo Blé Denis (déchu de son grade), commandant de la garde présidentielle à l’époque des faits, et le capitaine Anselme Seka, alors responsable de la garde rapprochée de Simone Gbagbo, ont démenti toute responsabilité depuis l’entame du procès le 21 janvier dernier. Et ce, malgré des témoignages parfois «accablants» de témoins et de certains de leurs co-accusés.Pour les avocats de la défense, dont les plaidoiries débutent ce mercredi 17 février, les responsabilités de leurs clients ne sont nullement établies et ils comptent bien demander l’acquittement. Interrogé par RFI, Rodrigue Dadjé, l’un des avocats, dénonce des «accusations graves» et se montre critique : «(…) Nous allons avoir une décision qui va venir condamner des gens contre qui il n’y a pas d’éléments de preuve».Selon le rapport du médecin légiste présenté à la barre, le général a été tué par six balles «tirées à moyenne distance», son épouse par deux balles et son aide de camp atteint par «plus d’une dizaine de balles».Ces derniers ont été assassinés dans la journée du 19 septembre 2002, quelques heures seulement après l’échec d’une violente tentative de coup d’Etat contre le régime de Laurent Gbagbo, qui avait mué par la suite en rébellion armée. Robert Guéi, étant soupçonné d’en être le cerveau.Le procureur a en outre requis entre vingt et dix ans de prisons contre treize autres officiers et quatre sous-officiers pour «complicité d’assassinat».

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 18/02/2016 à 15h18