Le portrait type de la classe moyenne africaine

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Le 08/06/2016 à 17h53

A quoi ressemble la classe moyenne africaine ? C’est à cette problématique que s’est penché le groupe français CFAO dans son étude «Les classes moyennes en Afrique, quelle réalités, quels enjeux ?». Le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Nigeria et le Maroc ont servi d'échantillon pour l'étude.

L’étude conduite par CFAO, le spécialiste de la distribution, en partenariat avec l’institut de sondage Ipsos et le cabinet de conseil Bearing Point a été présenté ce 7 juin à Abidjan, devant un parterre de chefs d’entreprises.Considérés comme les «ni pauvres, ni riches», les membres de la classe moyenne sont majoritairement des salariés du secteur privé et sont sortis de la logique de subsistance et privilégient la consommation. Ils gagnent ou consomment entre 12 et 25 dollars par jour au premier stade et entre 25 et 60 dollars, pour le stade supérieur, soutient l’étude.Ces personnes, décrites comme «optimistes», «plus exigeants», cumulent souvent emplois formels et informels et investissent dans l’avenir, notamment dans l’éducation de leurs enfants. Ils consacrent en moyenne 24% de leur revenu à l’alimentation, 18% au logement, 13% à l’éducation, 6% à internet et au téléphone, 6% à la santé et 13% à leurs déplacements. Et 72% d’entre eux parviennent à constituer une épargne.Dans le cas de la Côte d’Ivoire, les auteurs ont montré que 73% des Ivoiriens de cette classe préfèrent les marques étrangères, et 86% se rendent régulièrement dans les super et hypermarchés. En outre 32% sont propriétaires d’un logement contre 92% au Maroc, 31% au Cameroun et au Nigeria et seulement 12% au Kenya. En plus, 46% ont une assurance santé, moins qu’au Maroc (79%), mais bien plus qu'au Nigeria (35%).L’étude a porté sur un échantillon de 4.000 foyers africains repartis au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Nigeria et au Maroc, «des pays importants pour comprendre l’évolution des classes» a souligné Florence de Bigault, directrice d’Ipsos.Estimée à 78 millions en 2010, la classe moyenne africaine devrait passer à 224 millions d’ici 2040. Cette classe moyenne qui «croit inexorablement est un capital confiance pour l’avenir du continent» et incite à «croire en l’avenir de l’Afrique» a commenté Jean-Louis Billon, le ministre ivoirien du Commerce qui a souligné que «les investisseurs ont tout intérêt à venir se positionner sur le principal futur relais de la croissance mondiale».

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 08/06/2016 à 17h53