Les fonctionnaires ivoiriens sont vent debout contre la reforme des retraites. Entre 93 et 96% d’entre eux n’ont pas daigné se rendre au travail ce mardi au deuxième jour de la grève générale, selon les chiffres publiés par la Plateforme des organisations professionnelles du secteur public et l’Intersyndicale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire, les deux principales faîtières syndicales de l’administration ivoirienne.
Les secteurs éducation-formation et enseignement supérieur sont plus concernés avec l’arrêt net des cours. Suivent ensuite le secteur de la santé, où seul le service minimum est assuré, l’administration générale et les régies financières.
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Ce débrayage qui est étendu à tout le pays est perceptible à la Cité administrative du Plateau, le quartier des affaires de la capitale économique. Le lieu, et ses cinq immeubles qui accueillent les bureaux de milliers de fonctionnaires, présente un calme de cimetière, vidé de ses animateurs depuis lundi.
Ni Kalach, ni bombe
«Toi tu n’as ni Kalatch, ni arme lourde, ni bombe mais la craie, le stylo ou la seringue pour faire plier le gouvernement». Ce message avait été largement distribué par SMS aux fonctionnaires dimanche au lendemain de la mutinerie. Ce qui avait amené les responsables du RER (organisation des enseignants du RDR, le parti d’Alassane Ouattara), a dénoncé une opération politique dont il a fait le lien avec la mutinerie du week-end. Une réaction qui a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux et dans l’opinion.
Pour rappel, les syndicats de fonctionnaires dénoncent la réforme du régime de retraite intervenue en 2012 et qui a pour effet, selon ces derniers, la baisse de la pension.
Pour l’heure, les autorités ont préféré faire la sourde oreille plus préoccupée par d’autres priorités à moins de préférer attendre le forum social annoncé pour fin février prochain.
Le mouvement de grève est prévu pour durer jusqu’au vendredi.