Bouteilles plastiques, sachets plastiques et déchets de tous genres... Voici le visage moins reluisant que présente la plage de Vridi à Port Bouët au sud d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Ces détritus proviennent, pour la plupart, de l’incivisme des populations des autres communes dont Cocody. Les plastiques polluent la lagune qui finit par les conduire à la mer qui à son tour les déverse sur les plages.
Aujourd’hui, ce groupe de bénévoles s’est donné le challenge d’assainir les lieux. Ils sont 7 volontaires à avoir répondu favorablement à l’appel. Munis de gants et de sacs poubelles, ils ramassent une à une les bouteilles plastiques. Quelques heures plus tard, la plage présente un meilleur visage.
«On est deux ou trois individus tout au plus cinq à nettoyer une plage. Vous voyez que c’est une goutte d’eau dans la mer. Mais ce sont des actions de sensibilisation, il faut que chacun comprenne qu’il doit s’engager. C’est vrai que c’est encore difficile, mais avec les actions que nous menons régulièrement, chaque citoyen va comprendre qu’il est nécessaire qu’il s’engage pour l’environnement et pour son pays», a déclaré Alain Ouréga Goblé, activiste citoyen et bénévole de la salubrité.
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30 sacs de déchets plastiques ont ainsi été collectés au terme de cette seule opération d’assainissement. Des déchets qui seront ensuite vendus à des sociétés de recyclage. Cette action a été également l’occasion pour les bénévoles de sensibiliser les riverains sur la source de revenus que peuvent désormais générer les déchets plastiques. En effet, un kilogramme varie actuellement entre 50 et 200 fcfa.
«Le recyclage des déchets est la prochaine mine d’or. Nous invitons les uns et les autres à pouvoir recycler leurs déchets depuis la maison, à faire des tris sélectifs, à pouvoir trier tout ce qui est matière plastique, tout ce qui est matière papier, tout ce qui est verre et tout ce qui est déchets organiques», a affirmé Jean Evra Alechi, gérant d’une entreprise de valorisation de déchets.
Plages, berges lagunaires, caniveaux et bien d’autres lieux sont régulièrement visités tous les mois par différents bénévoles de la cause environnementale. Djo Drigbé en fait partie. Avec son ONG, Organisation des jeunes pour la lutte contre l’insalubrité publique, il consacre depuis 2006 sa vie à ce combat. Cela fait donc 15 ans qu’il se bat contre les déchets, l’incivisme environnemental et pour faire évoluer les mentalités. Ce jeune chômeur souhaite désormais monter sa société de salubrité et lance un appel aux bonnes volontés.
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«La Côte d’Ivoire est notre grande maison, chacun de nous doit l’entretenir, doit prendre un balai pour nettoyer son quartier, chacun de nous doit prendre un râteau pour nettoyer son environnement, parce que quand c’est propre il y a la santé pour les enfants et pour nous-mêmes. Donc j’ai besoin seulement de bonnes volontés pour m'aider à développer ce que je suis en train de faire, pour m'aider à créer mon entreprise», a demandé Djo Drigbé, le président de l’ONG organisation des jeunes pour la lutte contre l’insalubrité publique.
Manques de matériels adéquats, de soutiens financiers et de logistiques sont autant de difficultés qui freinent parfois l’engagement éco-citoyen de certains volontaires en Côte d’Ivoire. Selon les chiffres 2021 du district autonome d’Abidjan, chaque habitant de la capitale économique produit annuellement 280 kilogrammes d’ordures de tous genres.