Le monde célèbre chaque 8 mars la journée internationale des droits de la femme. “L'égalité des chances pour un avenir durable en Côte d'ivoire" est le thème retenu pour l'édition 2022 dans le pays. Désormais, on retrouve les femmes dans tous les domaines; ce sont elles qui font vivre littéralement le pays en tenant les secteurs vitaux comme celui des produits alimentaires locaux, mais également en étant des actrices politiques de premier rang et bien sûr en dirigeant des entreprises.
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On les appelle les amazones du “vivrier”, c’est-à-dire des denrées alimentaires locales comme la banane, l’igname, le manioc ou encore la tomate. Elles en assurent 80% de la production et de la commercialisation, selon le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Ce sont elles également qui nourrissent en grande partie les habitants de toutes les grandes villes du pays. Souvent analphabètes, déscolarisées et même veuves, on les retrouve derrière leurs étalages dans tous les marchés, où elles vendent des denrées alimentaires.
Ici au marché de Yopougon Toit Rouge, à Abidjan, ce sont une centaine de femmes qui évoluent dans ce secteur et cela depuis une vingtaine d'années. C'est le cas de Martine Guei. La vente de bananes plantains, de manioc, d’ignames, de tomates et bien d'autres denrées alimentaires lui permet d'assurer surtout son autonomie financière. Cependant, ici, la préoccupation majeure des femmes c'est plus la cherté de la vie que la célébration de la journée dédiée à la femme.
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«Aujourd’hui, la vie est chère. Si le panier de la ménagère s’est réduit désormais à un sachet, vous conviendrez avec moi que la cherté de la vie est partout, donc le souhait c’est que tout redevienne moins cher», déclare Marine Guei, présidente de la Coopérative du vivrier de Yopougon Toit rouge.
Dans un tout autre registre: celui de la politique. Même si dans ce domaine le quota d'au moins 30% de femmes aux postes électifs n'est pas encore une réalité, quelques-unes tirent néanmoins leur épingle du jeu. L'honorable Aké-Bié Marie Aké, secrétaire du bureau de l'Assemblée nationale, par exemple, en fait partie. Elle a 33 ans de carrière politique et est aujourd'hui membre influente du Parti des Peuples africains de Côte d’Ivoire. Députée de Yopougon de 2000 à 2011, elle a réussi à se faire réélire dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire lors des législatives de mars 2021 devant des hommes forts du parti au pouvoir comme l'actuel maire de ladite commune, Kafana Koné.
«La femme peut embrasser une carrière politique au même titre que l’homme, donc pour nous ce sont les femmes elles-mêmes qui peuvent s’imposer par leur engagement pour arriver au 30% et pourquoi pas tendre vers la parité car d’autres pays ont atteint la parité, il faut que la Côte d’Ivoire y parvienne. Et les femmes doivent se battre pour s’imposer dans toutes les sphères de décisions. C’est ce combat là que nous menons avec toute la gent féminine», soutien l'honorable Aké-Bié Marie Aké.
Au niveau de l'entrepreneuriat, les Ivoiriennes ne sont pas en reste. Jeanne Zézé Sissoko, en est un exemple.
Elle fait partie des 15% de femmes cheffes d'entreprises dans le pays. A la tête depuis 2016 d'un cabinet conseil en développement d'image de marque, elle compte une dizaine de salariés et est une référence dans son secteur pour la jeune génération.
«Pour les jeunes dames qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat, je leur conseille d’éviter de se confiner dans des activités traditionnellement réservées aux femmes car elles ont les compétences, les capacités et elles n’ont rien à envier aux hommes, donc elles ne devraient pas se mettre des limitations», conseille Jeanne Zézé Sissoko.
C'est autour du thème “L'égalité de chance pour un avenir durable en Côte d'Ivoire" que se célèbre la journée internationale des droits de la femme 2022 dans le pays. Une nation dans laquelle le pourcentage de femmes et d'hommes est sensiblement égale.