Le statut adopté par décret en Conseil des ministres ce mercredi «consacre un cadre institutionnel et légal de revalorisation et de reconnaissance du mérite des sportifs de haut niveau», détaille le communiqué du gouvernement. Il vient combler un grand vide dans le milieu sportif et réparer les injustices faites à nombres d’athlètes qui ont pourtant glané des lauriers pour le pays sur la scène internationale. L’exemple le plus patent étant celui du sprinter paralympique Koné Oumar qui a décroché 82 médailles (faisant de lui l’athlète le plus titré au monde) sur les pistes d’athlétisme, sans avoir jamais véritablement vu ses performances reconnues au plan national.
En outre, le statut «vise à minimiser les risques d’échec scolaire ou de perte d’emploi et les difficultés de reconversion auxquelles sont exposés les sportifs de haut niveau». Le difficile choix entre études,carrière professionnelle et engagement sportif devrait donc moins se poser et pour les athlètes et pour leurs encadreurs.
Cheikh Cissé et Ruth Gbagbi, les médaillés olympiques, tous deux pensionnaires de l’INJS (l’institut national de la jeunesse et des sports, qui forme notamment des enseignants de sport de lycée) avaient par exemple dû déserter régulièrement les salles de cours pour les préparatifs de la compétition et même rater leurs examens de fin d’année. Et selon des sources, les parents du premier avaient pour cette raison exprimé des réserves quant à la participation de leur progéniture aux jeux de Rio.
Sport et formation
Par ailleurs, les centres de de formation sportive, qui pullulent en particulier dans le football, seront mieux réglementés. Il s’agit, plus précisément, «de mettre en cohérence le développement du sport en Côte d’Ivoire avec la politique nationale de l’école obligatoire, de sorte à favoriser à la fois la constitution d’un vivier sportif ivoirien instruit et l’insertion socio-professionnelle des jeunes», a précisé le gouvernement.
Abidjan étend son attention désormais à l’ensemble des disciplines sportives, alors que le football, indiscutablement le sport le plus populaire dans le pays, s’était jusque-là accaparé toutes les faveurs des autorités car considéré alors comme le seul susceptible de rapporter des titres de gloire.