Côte d’Ivoire-Jeux de la Francophonie: la course contre la montre pour Abidjan

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Le 20/02/2017 à 18h29, mis à jour le 20/02/2017 à 19h17

Du 21 au 30 juillet 2017, Abidjan, la capitale économique ivoirienne accueillera les Jeux de la Francophonie 2017. A cinq mois du rendez-vous, c’est la course contre la montre sur les différents chantiers pour mettre les infrastructures à la disposition des organisateurs.

«Toutes les fondations qui doivent accueillir les bâtiments de l’hébergement sont achevées. C’était le plus difficile. Nous avons plus de 17 bâtiments qui ont été montés au rez-de-chaussée, en une semaine, tous les bâtiments seront montés au niveau un. Dans une autre semaine, tous les bâtiments auront atteint le niveau maximum. Du point de vue hébergement, nous n’avons pas de crainte, nous serons prêts», dixit Buegré Mambé, gouverneur du district d’Abidjan et nommé en juillet dernier ministre auprès du président de la République chargé des Jeux de la Francophonie 2017 pour donner un coup d’accélérateur aux préparatifs.

Depuis, Beugré Mambé ne cesse de donner des assurances. Pour lui, la Côte d’Ivoire pourra bel et bien recevoir l’événement de la Francophonie qui va réunir 80 Etats et gouvernements, 1.000 journalistes, 4.000 athlètes et artistes, 500.000 spectateurs pour 500 millions de téléspectateurs.

Entre voyage en Europe, au Canada, participations à de nombreuses conférences publiques sur la Francophonie et interviews, Mambé ne chôme pas pour mobiliser le monde francophone sur les Jeux et assure que les travaux devant accueillir les athlètes seront livrés à temps.

Côte d'Ivoire: Beugré Mambé appelé à sauver à tout prix les Jeux de la francophonie

«Pour ce qui est des lieux dédiés aux disciplines sportives, les travaux avancent à pas de géant. D’ailleurs, au niveau du Palais des Sports et du Champroux, nous sommes à 70% d'achèvement des travaux. Quant au Canal aux bois, les travaux sont à 90% en phase d’achèvement. Nous sommes véritablement satisfaits de l’état d’avancement de tous les travaux de construction et de réhabilitation», confiait récemment le ministre au magazine Diaspora News.

Mais, une visite de terrain, permet de s’apercevoir que l’optimisme affiché par le principal organisateur des Jeux est loin de correspondre à une réalité. «Il y a la volonté de faire le travail, mais si nous respectons le rythme imposé par les autorités, nous risquons de bâcler le boulot. Nous avons donc choisi d’aller à notre rythme, quitte à livrer les travaux à une semaine de la compétition», révèle un superviseur des travaux sur le site de l’INJS (Institut national de la jeunesse et des sports de Marcory).

Sur le site commencent à sortir de terre 33 bâtiments en préfabriqué pour accueillir 4.000 athlètes. Il est prévu qu'il comprenne le village des Jeux pour 2.000 chambres climatisées dont 100 chambres pour des personnes à mobilité réduite, une salle de convivialité, une buanderie, un restaurant fast-food, entre autres. Cependant, la construction de ce site, lancée il y presqu’un an ne devrait pas être finalisée à moins d’un mois du début des Jeux en juillet, nous apprend une source proche du dossier.

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Autre retard observé, il concerne les travaux du stade municipal de Bingerville (est d’Abidjan), pourtant retenu pour abriter des compétitions. La date de livraison était fixée à décembre 2016, mais jusqu’à ce jour de février 2017, des touffes d’herbes sont encore présentes sur l’aire de jeu et les tribunes en état de délabrement avancé n’ont pas été encore touchées.

Quant aux espaces dédiés aux sports de main notamment le basketball et le handball, ils ont juste reçu une couche de peinture pour permettre de rendre visible les tracés. Pas plus. Le grand stade Félix Houphouët-Boigny, conçu dans les années 50 et qui va recevoir le gros des compétitions, est lui encore en travaux. La réhabilitation intérieure, pourtant dite partielle, est en cours depuis deux ans.

A exactement 5 mois des jeux, prévus du 21 au 30 juillet prochain, Abidjan a encore du chemin pour réussir à être «le centre du monde durant ces dix jours de fête», comme aime à le rappeler le ministre Beugré Mambé.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 20/02/2017 à 18h29, mis à jour le 20/02/2017 à 19h17