Au Sénégal, humilité et culture de la paix: l’exemple de la confrérie «Laayeen»

La confrérie des Laayeen est connue pour sa culture de paix.

Le 25/02/2023 à 09h55

VidéoEn 1880, âgé de 40 ans, un homme sorti de nulle part lança à Yoff une commune de Dakar, un appel aux musulmans: «Répondez à l’appel de Dieu» a-t-il dit en arabe «aajibu da3i Lahi». Aujourd’hui, 143 ans après, la commémoration de l’Appel de celui que ses disciples nomment Seydina Al Imamou Lahi est un grand événement religieux qui fait converger des milliers de pèlerins vers cette localité de la capitale.

Tout de blanc vêtus, symbole de pureté, les fidèles venus de partout visitent les lieux qui ont marqué le passage sur terre de Seydina Al Imamou Lahi que d’aucuns appellent Al Mahdi. La tenue uniforme et monochrome est choisie pour abolir les différences entre les fidèles: on ne doit distinguer ni riche, ni pauvre.

Autre singularité, les noms de familles disparaissent et laissent place à un nom commun : Lahi ou Laye selon la prononciation wolof. Ainsi, tous les adeptes de la confrérie répondent à l’appellation «Lahi» et non plus par leur patronyme qui, dans la culture de l’ethnie wolof comme des autres groupes ethniques du pays, renvoie forcément à l’appartenance à une caste de nobles ou de griots. Une tradition que le saint homme a voulu instaurer pour éviter les discriminations.

Communauté très disciplinée, les Laayeen sont également connus pour leur ouverture sur les autres communautés religieuses musulmanes du pays. Les descendants du fondateur peuvent souvent porter le prénom d’un guide de la confrérie des mourides ou des tidjanes, comme pour appeler à l’union des musulmans du pays.

La communauté Laayeen est également connue pour l’organisation de mariages collectifs qui peuvent unir des dizaines de couples lors d’une même cérémonie. Là également, il s’agit de faire en sorte que des jeunes qui s’aiment puissent se marier sans grands frais.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 25/02/2023 à 09h55