Autrefois porteuses de symboles, les tresses africaines ne séduisent plus les Sénégalaises

Le 15/05/2024 à 11h10

VidéoEthnie, condition sociale, âge, état matrimonial, heureux évènements ou non... De la manière avec laquelle les cheveux étaient entremêlés, les tresses portaient en elles les racines des peuples d’Afrique. Mais que ces temps semblent lointains.

L’entrelacement des cheveux qui forme les tresses est un style de coiffure élaboré qui exige des heures, voire des jours de préparation. Parce que faites par la voisine, la maman ou la sœur, les tresses permettaient de renforcer les liens au sein des membres d’une même communauté.

Mais aujourd’hui, les jeunes filles préfèrent adopter un style différent de coiffure. Les tresseuses traditionnelles, impuissantes face à cette situation, ne peuvent que constater et s’adapter au risque de disparaître.

Résignée, Ndoumbé Diop ne peut que dire son regret face à l’occidentalisation des coiffures africaines. Une tristesse d’autant plus grande que les filles paient cher pour les tresses sénégalaises.

Ndoumbé qui préfère de loin faire les tresses sénégalaises, ne rate jamais l’occasion d’en proposer à ses clientes. Mais rares sont celles qui acceptent encore ce genre de coiffures.

Pour Victorine Faye, «les tresses sénégalaises sont très jolies. On en voit divers modèles et sont confortables à porter». Elle explique que le choix des coiffures modernes est «juste une question de sensation et de feeling».

«S’ouvrir au monde c’est, s’enraciner c’est mieux», c’est le conseil que feu le président Léopold Sédar Senghor donnait aux jeunes de son pays. Une voix qui semble aujourd’hui tombée dans l’oubli avec ces filles qui ne rêvent que de ressembler à Beyoncé ou à Rihanna

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 15/05/2024 à 11h10