«Comic Con Africa»: quand le cosplay s’invite en Afrique

Les cosplayers interagissent lors du Comic Con Africa au Nasrec Expo Center à Johannesburg le 30 août 2025.. AFP or licensors

Le 31/08/2025 à 07h59

A droite, un jeune de 16 ans dans un costume de Wolverine jaune canari, avec ses griffes faites de pailles en plastique; un Deadpool plus trapu lui fait face. «Il m’énerve, j’ai vraiment envie de lui mettre une claque», s’amuse l’un des deux duellistes, Neel Petal, sourire au coin des lèvres.

Bienvenu au «Comic Con Africa» de Johannesburg, le plus grand rassemblement de culture pop du continent africain.

Le festival se tient cette année dans le même centre de conférence où se réuniront les dirigeants du G20 en novembre. Les stars, pour cette fois, ne sont pas sur scène, mais un peu partout dans les allées. Des milliers de fans déguisés et amateurs de cosplays, dingues de bandes dessinées, de jeux vidéos, de super-héros et obsédés des séries d’animations japonaises ont afflué sans se laisser décourager par une liste de célébrités visiblement réduite.

Parmi les invités figurent néanmoins Dan Fogler, surtout connu pour son rôle de Jacob Kowalski dans le spin-off de Harry Potter «Les Animaux Fantastiques».

Environ 70.000 personnes étaient attendues pour assister à la convention, qui se tient de jeudi à dimanche. Parmi elles, Tshegofatso Nabe, qui y participe pour la quatrième année consécutive.

Dark Vador et Super Man

Cette année, l’adolescente n’a rien laissé au hasard, utilisant toutes ses économies pour un perruque blanche et bleu flashy, des lentilles colorées, des chaussures à semelles compensées et des ailes d’ange délicates qui semblent lui jaillir du derrière de la tête.

Son inspiration? Sunday, un méchant du jeu chinois «Honkai:Star Rail», où des personnages d’animés combattent des monstres de l’espace.

«La communauté du cosplay est tellement gentille... et c’est le seul moment de l’année où je peux ressentir la joie de porter ce costume à l’extérieur sans que quelqu’un me regarde bizarrement», se réjouit-elle à l’AFP, au milieu d’une foule où se mêlent Wonder Woman, Dark Vador et Spider Man.

«Il n’y a pas beaucoup de conventions de ce genre en Afrique, et c’est la seule occasion de nous exprimer, de nous connecter avec des gens qui sont dans le même fandom», où les fans de culture populaire se retrouvent par thèmes ou centres d’intérêt.

En Afrique du Sud, les cultures cosplay et fandom sont parfois mal vues ou encore mal comprises.

A l’origine, la «Comic Con Africa» a commencé comme un événement communautaire permettant aux fans de bandes dessinées de se rencontrer, mais elle a connu une croissance exponentielle et est aujourd’hui utilisée par les studios pour lancer leurs derniers blockbusters et séries télévisées.

Lors de l’événement de Johannesburg, des compétiteurs se sont également affrontés dans des jeux eSports populaires comme «FIFA», avec des concours entrecoupés de musique.

Dans un coin, des rangées d’adolescents, casques vissés sur les oreilles, fixent sur des écrans incurvés leur scène de jeu baignée dans la lumière pulsante de stroboscopes.

«La compétition a été cauchemardesque», commente Elias Machete, exposant de 27 ans et ancien champion de jeu vidéo, en hochant la tête vers les nouveaux talents en lice. «Du genre à me rappeler pourquoi je suis content d’être à la retraite», s’amuse-t-il.

Son stand offrira près de 1.700 dollars au gagnant, soit plus de six fois le salaire minimum mensuel en Afrique du Sud.

«Nous sommes au même niveau que les festivals Comic Con en Europe et en Amérique», se félicite le jeune homme.

«Les gens essaient de regarder les chiffres (des visiteurs), mais la qualité ici est tellement belle», se réjouit Damian Wilson, 31 ans, de retour ici pour la troisième année, impatient cette fois de vivre en personne l’expérience du jeu «Clair obscur: expédition 33».

«Nous sommes juste ici pour l’ambiance», commente-t-il, vêtu d’une chemise noire et blanche à rayures du jeu.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 31/08/2025 à 07h59