Présente dans plus d’une vingtaine de pays à travers l’Afrique, la communauté peule, fortement représentée en Guinée, cherche à sauver sa culture à travers l’alphabet peul, ADLaM.
Une dynamique amorcée il y a bientôt 30 ans, confie Mamadou Tafsir Bah, président d’ADLaM, Guinée. «ADLaM est un système d’écriture alphabétique. C’est à travers les quatre premières lettres qu’on a nommé cette écriture ADLaM, des caractères qui permettent de sauver de disparition un élément culturel de tout un peuple».
En 2008, l’ADLaM a même séduit aux Etats-Unis où il est informatisé.
Dans un centre d’apprentissage à Conakry, une centaine de jeunes, assis à même le sol, suivent une formation. Le but est de non seulement pratiquer la langue pulaar mais aussi faciliter la compréhension de l’histoire de la communauté. Cet Alphabet peul est connu et étudié à travers toute la Guinée. Un succès fuit de plusieurs années d’efforts.
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Mais l’enseignement de ces caractères progresse sans discontinuer et a investi les technologies modernes. réactualisé en permanence, l’alphabet peul s’enrichit en même temps que la langue qu’il véhicule. Chaque année, de nouveaux termes techniques et scientifiques apparaissent, fait savoir le président de ADLaM Guinée. «On s’est basé sur l’écriture arabe jusqu’en 2014. Mais aujourd’hui l’ADLaM, est rentré dans le domaine scientifique. On peut écrire ADLaM sur le claviers des ordinateurs et des téléphones portables».
Mohamed Diallo, enseignant, invite les autorités de la Guinée à soutenir l’épanouissement des langues locales. «L’Etat devrait soutenir les langues nationales et pourquoi pas les enseigner au sein de nos écoles publiques».
La langue pulaar est parlée dans 23 pays. Avant de penser à étendre davantage l’usage de cet alphabet comme moyen de rapprocher les peuples, il s’agit pour la Guinée de reconnaitre officiellement les écoles au sein desquelles l’alphabet peul est enseigné.