«Les tambours étaient devenus une arme illégale en Amérique. Et c’est grâce à cela qu’il y a eu la naissance de différents styles, comme le beatboxing, le step, etc. Donc, on a dû utiliser nos corps comme un tambour pour réaliser cette pièce», a expliqué le danseur Pelham F. Warner de la troupe Step Africa qui se dit «Africain vivant en Amérique».
Ce voyage dans le temps a été rendu possible à la 15ème biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art), du 7 novembre au 7 décembre, et dont les États-Unis et le Cap-Vert sont les pays invités d’honneur. La présence du groupe de danse Step Afrika! incarne l’engagement en faveur du dialogue entre les cultures prôné par la biennale dakaroise.
Une des représentation de la troupe américaine Step Afrika, lors du Dakar'Art.. le360 Afrique/Ndiaye
Le lien entre la traite négrière et le tambour est si fort que les Nations unies lui ont consacré, en 2009, la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite des esclaves. En préambule, il est souligné que «partout, les esclaves ont lutté pour garder leur héritage et la pratique du tambour vivants (...) Ces tambours sont aussi le reflet de perspectives spirituelles, sociales, ethno-anthropologiques et artistiques. La signification historique et culturelle des tambours au regard de la traite transatlantique des esclaves est remarquable. Pendant le Passage, on encourageait les esclaves à battre le tambour. Mais à l’arrivée en Amérique, la pratique du tambour leur était interdite, pour la plupart d’entre eux.»
À Dak’art, le manager de Step Africa s’est dit enthousiaste à l’idée de retisser ces liens tambour battant: «je pense que le pont a été construit. Nous sommes connectés. Merci au théâtre et à l’ambassade des Etats-Unis de nous aider à construire ce pont initial. Je pense que la façon dont le public a réagi ce soir, nous dit qu’il y a une possibilité.»
En effet, les spectateurs ont salué une prestation symbolisant les liens historiques et culturels entre l’Afrique et sa diaspora. Une véritable célébration de l’héritage commun à travers la danse.