À Ouagadougou, le compte à rebours est lancé pour le 29ᵉ Fespaco. En attendant de se délecter d’un «Black Tea», le film d’ouverture du Mauritanien Abderrahmane Sissako, les Ouagalais, coutumiers de ce rendez-vous culturel majeur, s’apprêtent à accueillir les festivaliers et à vivre avec eux des moments de convivialité. «Il faut dire qu’on se prépare très bien, comme d’habitude. Tout est fin prêt malgré la situation sécuritaire. Nous attendons les étrangers, nous invitons tout le monde, toute la population à venir voir les films africains», s’enthousiaste Guiro, habitante de la capitale, cinéphile et citoyenne.
Mais l’Afrique c’est aussi le continent où la mémoire des ainés confine au culte «Ton regard a illuminé l’Afrique, ta caméra a révélé nos âmes, ton héritage demeure, éternel» c’est par ces mots que les organisateurs du Fespaco 2025 ont rendu hommage au cinéaste malien Soulaymane Cissé décédé le 19 février 2025 à 84 ans, soit à trois jours seulement du festival. Il avait obtenu le Prix du Jury au Festival de Cannes pour «Yeelen.»
Et sa caméra en a inspiré plus d’un, car à Ouagadougou ce ne sont pas les projections qui manqueront: 15 longs métrages de fiction, 15 documentaires qui «remettent en question les formes traditionnelles du cinéma documentaire», 21 films projetés dans la catégorie Perspectives «sur le paysage cinématographique du continent» et 19 œuvres cinématographiques du pays hôte, le Burkina Faso.
Cinéma, télé et santé
Le programme «Fespaco Séries» offre un aperçu des nouvelles productions de séries télé dont 14 sont à l’affiche, les cinéphiles pourront également découvrir 25 courts métrages de différents pays. Introduite en 2019, la section «Animation» proposera aux plus petits, et pas que, 18 dessins animés. Enfin, retour aux bancs de l’école avec la section «Films des écoles de cinéma», un panorama de premiers films et des courts métrages: 20 premières œuvres sont programmées.
Vecteur de promotion du dialogue interculturel, le Fespaco projettera également plusieurs documentaires dans le cadre de «Santé pour tous» du bureau du Burkina de l’Organisation Mondiale de la Santé: «Le double fardeau de la malnutrition», «Théorie versus Réalité», «Trop Plein» et «Silence Profond.»
Et parce qu’un festival du cinéma et de la télé ne saurait être complet sans les ateliers, tables rondes, conférences, rencontres professionnelles, masterclass... le FESPACO 2025 a également prévu de telles débats qui mettront en lumière l’art des salles sombres du continent noir. Cette édition, qui prendra fin le 1er mars, a pour thème «Cinéma d’Afrique et identités culturelles.»
«C’est l’Afrique qui est à l’honneur. Le Burkina Faso est un pays ouvert sur le monde. Nous recevons et nous sommes prêts. La ville s’est parée de ses plus beaux bijoux, de sa plus belle robe. C’est l’une des plus belles villes au monde… Elle est propre, sincère, franche, directe, accueillante et hospitalière» commente Bruno Yaméogo, membre du comité d’organisation du festivalier.
Parmi les délégations officielles déjà présentes au Burkina, on note l’arrivée, la veille, du Tchad, pays invité d’honneur de cette édition du festival. La ville toute bouillonnante revêt un air de festivités en attendant le grand émoi de samedi avec la cérémonie d’ouverture du festival et sa chorégraphie officielle.