Les dix derniers jours de ramadan: retraite spirituelle et lectures nocturnes du Coran, la quête des fidèles gabonais

Grande affluence dans les mosquées de Libreville.

Le 16/04/2023 à 10h32

VidéoÀ l’instar de leurs coreligionnaires à travers le monde, les musulmans du Gabon ont entamé les dix derniers jours du ramadan, occasion propice pour se rapprocher davantage d’Allah. Prières de nuit, lecture du Coran, multiplication des bonnes actions: le croyant cherche à multiplier ses actes de soumission et d’adoration envers le créateur de l’univers.

A la mosquée Hassan II de Libreville, explique un agent du service d’ordre posté à l’entrée de ce lieu de culte, la fréquentation augmente lors des dix derniers jours de ramadan et «le 27e jour, la fréquentation arrive à son maximum avec La nuit du Destin».

En effet, si cette dernière décade est à ce point importante, c’est parce qu’elle comporte l’une des nuits les plus importantes du mois de ramadan, Laylat ul-Qadri, qui, dans l’islam, est considérée meilleure que mille mois.

Une occasion que ne risquerait pas de rater Cheik Mohamadou Alboury, le muezzin de la mosquée centrale, nichée au cœur de la capitale gabonaise.

«Je le conseille à tous les musulmans. En tout cas, c’est un moment de pur bonheur. Je suis fonctionnaire, mais depuis que le ramadan a commencé, je passe mes nuits dans cette mosquée avant d’aller au boulot, le matin», dit-il.

L’importance de cette dernière décade est bien trop grande et le fidèle espère voir ses bonnes actions multipliées et récompensées et ses péchés pardonnés.

Alors que la mosquée qu’il fréquente peine encore à se remplir, Ousmane attend le moment des prières collectives, les yeux rivés sur une vidéo de son téléphone. Il suit les psalmodies et les lectures du saint Coran retransmises en direct de la Kaaba en Arabie Saoudite.

«Même après la prière, on continue à écouter ou à lire le Coran. Là, nous attendons le repas. On est un peu nombreux. Nous nous retrouvons ici depuis l’entame de la période des dix derniers jours», confie-t-il.

Près de Ousmane, Ibrahim est habitué à «prier la nuit, à lire encore plus le Coran et de multiplier les zikrs (invocations de Dieu) durant «cette dernière ligne droite». Handicapé du pied, l’homme de 45 ans se rend plus régulièrement à la mosquée pour les prières du tarawih et en cela, il suit l’exemple de son père qui lit énormément le Coran.

La Nuit du destin coïncide avec l’une des dix dernières nuits impaires de ramadan. Elle commémore le début de la révélation de la parole de Dieu au prophète Mohammed par le biais de l’archange Gabriel. Les prières au cours de cette nuit valent «mille mois» d’adoration.

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
Le 16/04/2023 à 10h32