«L’appétit vient en mangeant” pourrait-on dire au sujet du jeune pâtissier guinéen, mais ce serait trop facile s’agissant de gastronomie. Dauphin en 2024, Abdoulaye Diallo s’est finalement imposé au concours international de la gastronomie méditerranéenne, 1er au 4 octobre à Chefchaouen (Maroc).
Plusieurs pays étaient représentés: les pays subsahariens, les Émirats arabes unis, les pays du Maghreb, ainsi que l’Espagne, dans une ambiance de haute compétition culinaire. Et c’est finalement la Guinée et ses trésors culinaires qui ont fini par triompher.
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La recette du chef allie authenticité et créativité. «J’ai revisité un classique bien de chez nous, le fonio et le latchiri, accompagnés d’un lait nature onctueux, préparé exclusivement avec des produits locaux de Guinée. Une alliance de traditions et de saveurs authentiques, qui rend hommage à la richesse de notre terroir" témoigne Abdoulaye Diallo.
Préparé de diverses manière, le fonio est une céréale sans gluten et riche en fibres, qui se consomme en version salée, chaude, en salade, et même en soupe. Autre plat, autre ingéniosité. Le chef pâtissier a également fait appel au couscous à base de patate douce consommé avec du lait, le «latchiri" un met foutanien, originaire du Fouta Djallon. Au Maroc, le succès a été rendez-vous.
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Ce chef guinéen a su s’imposer grâce à sa rigueur, sa technique et surtout son engagement à valoriser les produits du terroir africain. «En 2024, j’ai représenté la Guinée et suis arrivé deuxième, j’étais vice-champion. En 2025, je me suis dit pourquoi ne pas aller tenter pour avoir la première place et hisser la Guinée au sommet. C’est pourquoi je me suis battu. Cela n’a pas été facile, mais je me suis très bien préparé. A l’annonce des résultats, je n’étais pas surpris. L’objectif c’était de remporter la première place».
Lors de cette compétition marocaine, l’enjeu pour les candidats est aussi de faire preuve de rapidité, d’innovation, de goût inédit et hygiène.
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Mais ce qui a sans doute fait la différence, c’est sa touche personnelle, notamment l’utilisation du fonio, une céréale ancestrale d’Afrique de l’Ouest et très prisé en Guinée mais encore peu connue sur la scène internationale. «Ma touche personnelle a consisté à valoriser le fonio, parce que les gens ne connaissent pas. On m’a souvent demandé c’est quoi le fonio», confie Abdoulaye.
Cette victoire est aussi un message d’inspiration pour la jeunesse. Mamadou Aliou Diallo, jeune apprenant, témoigne de l’impact d’Abdoulaye Diallo sur son parcours. «Il m’a appris beaucoup de choses, comme le cake design, c’est du haut niveau».
Par sa persévérance, son savoir-faire et son authenticité, Abdoulaye Diallo démontre qu’au-delà de la technique, c’est l’identité et la transmission culturelle qui peuvent faire briller une cuisine sur la scène internationale. Une belle victoire pour la Guinée et pour la valorisation de son patrimoine culinaire.