La gastronomie traditionnelle parfumée aux nouvelles saveurs, les recettes d’une cheffe guinéenne

Une dizaine de femmes, en formation à l’Ecole Guinéenne de la Gastronomie, réinventent la cuisine locale: une poignée d’art culinaire séculaire saupoudré d’une pincée d’universel, telle est la recette d’une cheffe toujours à ses fourneaux.

Le 16/10/2023 à 16h44

VidéoUne dizaine de femmes, en formation à l’Ecole Guinéenne de la Gastronomie, réinventent la cuisine locale: une poignée d’art culinaire séculaire saupoudré d’une pincée d’universel, telle est la recette d’une cheffe toujours à ses fourneaux.

A Kipé, quartier résidentiel de Conakry est devenu le haut lieu de la gastronomie depuis le 1er juin 2015, date de la création de l’Ecole Guinéenne de Gastronomie. En 2023, cette école a franchi le cap des 1.000 jeunes formés avec un taux record de plus 91% de femmes.

Sous la direction de la cheffe Yaya Barry, des femmes passionnées de cuisine bénéficient d’une formation et découvrent, au quotidien, de nouvelles recettes. «Je suis censée être assistante de direction, mais je me retrouve dans la gastronomie par passion. La cuisine c’est aussi ma famille, mes souvenirs d’enfance et mes voyage», confie la patronne des lieux que rien ne semblait prédestiner à ce poste.

Celle qui trouve monotones les plats guinéens, cherche aujourd’hui à donner de nouvelles saveurs à la gastronomie nationale. Et c’est cette envie d’innover qu’elle cherche à inculquer à ses élèves. «On mange toujours la même chose en Guinée, c’est le riz, c’est le Lafidi. Actuellement, je suis en train de ressusciter l’ancienne cuisine comme le Ketoun», s’enthousiaste-t-elle. Sur les réseaux sociaux, la cheffe recommande: «Goûtez votre plat en cours de cuisson et ajustez l’assaisonnement au besoin. Cela garantit que votre plat est parfaitement équilibré en saveurs».

L’une des apprenantes de la cheffe Yaya, Fatoumata Binta Diallo qui prend très au sérieux la formation en question estime que les cours lui permettront d’améliorer les menus qu’elle sert au quotidien à sa famille. «Je sais que ma famille sera bien servie, on mangera sain, on mangera local. Les enfants d’aujourd’hui sont exigeants. A chaque fois, ils me demandent de leur faire des gâteaux alors que je ne sais pas en préparer. Il fallait pour moi que je me mette au fourneau», témoigne la mère de famille.

«La réussite d’un bon plat commence par le choix des ingrédients, la façon de les préparer et de les présenter. Il faut également réapprendre à déguster ce que l’on mange. C’est ce qui fait la différence», parodique la cheffe qui salue l’enthousiasme de ses élèves. Enfin, pour donner, à la fois, une touche internationale aux futurs plats de ses apprenantes et proposer des menus uniques, Yaya compte bien s’inspirer des produits locaux guinéens et marocains.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 16/10/2023 à 16h44