Quand un Camerounais veut adoucir ses mœurs, il écoute de la musique, mais pas n’importe laquelle, la bonne s’entend. Il en est de même pour celui qui est débordé de joie et qui veut exprimer ses émotions en écoutant ou en fredonnant des belles mélodies. L’art musical est la chose la mieux partagée au pays du très regretté saxophoniste Manu Dibango.
En dehors des sonorités étrangères comme la Rumba congolaise, le coupé- décalé ivoirien, les Camerounais vibrent généralement au rythme de leur Makossa, Ben-Skin, Magambé, Assiko et surtout de leur Bikutsi savamment composés dans les studios locaux et étrangers.
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Le Bikutsi, (littéralement danse-frappe-sol) à l’origine est un rythme traditionnel pratiqué par les femmes de l’ethnie béti. C’est seulement à partir des années 1960 que ce genre musical est sorti des villages pour être joué sur des scènes plus ou moins modernes avec des pionniers comme Messi Martin et Anne Marie Ndzié.
Les premiers instruments utilisés étaient principalement de petits hochets, des bouts de bambous, le balafon, les tamtams et les tambours. Ces sonorités étaient accompagnées de claquements de mains et de battements des pieds sur la terre, d’où son nom d’origine. Puis furent introduits les instruments modernes comme la guitare, le piano et la batterie.
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À ce jour, le Bikutsi est le rythme le plus écouté au Cameroun comme l’ont été le Makossa et l’Assiko il y a des dizaines d’années. Le Bikutsi est interprété par des artistes de réputation nationale et internationale comme Lady Ponce, Coco Argenté, K-Tino, Tsimi Toro, Bisso Solo et bien d’autres.
Le Bikutsi tient encore bon malgré les craintes de le voir disparaitre à cause de l’usage exagéré des logiciels de mixage qui dénature le Bikutsi originel.