Première triennale de Kigali: l’art se démocratise et se monétise

Le 28/02/2024 à 09h39

VidéoDu 16 au 25 février 2024, Kigali la capitale du Rwanda était hôte de plus d’une centaine d’artistes venus de tous les coins du monde pour la première édition de la Triennale de Kigali. Un événement qui vise également à initier les jeunes à l’art de jongler avec le monde de l’économie et la création artistique.

Pour ceux qui le connaissent, Wesley Ruzibiza est toujours souriant mais ce 16 février, son sourire est différent. Ce chorégraphe professionnel rwandais est très heureux de faire partie des artistes qui vont présenter leur travail à la première édition de la Triennale de Kigali, un très grand événement comme on peut le voir sur le programme mais pour ce directeur artistique à la fameuse Ecole des Sables au Sénégal, enfin l’art a obtenu la place qu’il mérite dans son pays natal.

«C’est une grande joie de voir un tel événement à Kigali car ça fait un bon moment qu’on attend depuis le FESPAD (Festival Panafricain de la Danse, ndlr) de revoir encore cette vibration et cette création dans la ville de Kigali et là c’est magnifique et plus grand encore car ça rassemble plusieurs sorte d’arts dans presque tous les domaines».

La danse, la peinture, l’art visuel, le théâtre, la littérature ou encore la gastronomie... ce sont onze disciplines artistiques représentées dans la capitale rwandaise et deux autres localités du pays. Une façon de donner une voix à la jeune génération d’artistes rwandais qui cherchent un nouvel espace pour s’exprimer et collaborer avec d’autres artistes internationaux dans le but de décloisonner les arts et de repenser le rapports des œuvres artistiques avec les publics, comme le dit si bien Dorcy Rugamba, le directeur artistique de la Triennale de Kigali.

«La particularité de la Triennale de Kigali est d’être dans son ambition un événement continental qui soit à la hauteur des autres événements qu’on trouve sur le continent africain et d’être transdisciplinaire. Une autre particularité dont nous sommes fiers, c’est d’avoir confié la programmation à des artistes rwandais avec des artistes internationaux et donc, les curations sont en binômes pour permettre le partage de connaissances. Cette Triennale est aussi faite pour amener la population de Kigali à célébrer avec les artistes mais c’est aussi un marché des arts», a-t-il souligné.

Le marché des arts! Selon la secrétaire d’État à la jeunesse, le projet qu’est la Triennale de Kigali comporte également un volet commercialisation des œuvres d’arts de ces artistes qu’on veut promouvoir. Dans le cadre de ce festival, ces jeunes bénéficieront de séances de formation de la part des professionnels pour apprendre comment naviguer entre le monde de l’économie et le travail artistique.

«Cette Triennale n’est que le début d’un grand projet selon lequel nous allons inviter plusieurs artistes internationaux à entrer en partenariat avec le Rwanda promouvoir et générer des revenus des différentes activités touristiques que nous avons dans notre pays», explique le directeur artistique de la Triennale de Kigali.

Parmi les artistes africains qui ont présenté leurs travaux au festival, l’Ivoirien Fargass Assandé dans une pièce de théâtre intitulée Gamblers, le Camerounais Zora Snake dans L’Opéra du villageois ou encore la Belgo-congolaise Joëlle Sambi dans Maison Chaos.

Plusieurs œuvres cinématographiques ont projetées notamment Le destin inattendu, le nouveau film de la franco-rwandaise Sonia Rolland ou encore Une histoire du franc cfa de Kathy Ndiaye.

Par Fraterne Ndacyayisenga
Le 28/02/2024 à 09h39