Agriculture: les pays de la Cedeao adoptent une feuille de route pour faciliter l’accès aux engrais

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Le 01/06/2023 à 16h40

Les dirigeants des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) réunis à Lomé les 30 et 31 mai ont adopté une feuille de route visant à faciliter l’accès des engrais dans les pays de la région. Investissements et élimination des barrières tarifaires seront encouragés pour rendre les engrais accessibles au x petits producteurs sur qui reposent la sécurité alimentaire des populations de la région.

Les impacts de la crise sanitaire et plus récemment de la guerre Russie-Ukraine sur l’agriculture et l’alimentation des pays africains poussent les dirigeants du continent à chercher des solutions pour une agriculture africaine pérenne et durable.

C’est le cas notamment des pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel (Cedeao, plus la Mauritanie et le Tchad), durement affectés par la flambée des prix des produits agricoles au niveau mondial et son impact sur les pays du continent, dont les chefs d’Etat d’Etat et ministres, réunis les 30 et 31 mai dernier, lors d’une table ronde de haut niveau organisée conjointement par le Togo, la Banque mondiale et la Cedeao, ont décidé d’adopter une feuille de route pour faciliter l’accès des populations aux engrais.

La manifestation, marquée par la présence d’acteurs africains de l’industrie des engrais et des partenaires au développement, a permis aux organisateurs d’opter pour une approche innovante et intégrée de la gestion durable de la fertilité des sols.

Les dirigeants de la région, les professionnels du secteur des engrais et les bailleurs de fonds s’attellent à tracer une feuille de route commune englobant aussi bien les réformes que les investissements devant rendre les engrais plus accessibles et abordables. L’objectif est de tripler le recours aux engrais et le doublement de la production agricole d’ici 2035. Ce résultat sera possible grâce à l’adoption d’une approche intégrée de la gestion des terres et de la restauration de la santé des sols. La consommation d’engrais en Afrique subsaharienne est la plus faible au monde.

Cette consommation est de 22 kg d’engrais par habitants et par an, contre 146 en moyenne dans le monde. En Chine, 400 kg de fertilisants sont épandus par hectare et par an. Il devient ainsi aisé de comprendre pourquoi les rendements de l’agriculture africaine sont très faibles. La production africaine peine à répondre à la demande, finalement satisfaite par les importations massives.

Dans le cadre de la volonté de faciliter l’accès et l’utilisation de fertilisants, la feuille de route met l’accent sur l’élimination des frais de douane et des taxes, la promotion de la transparence et le développement des capacités en matière de contrôle de qualité et de traçabilité via la mise en place du Comité ouest africain de contrôle de la qualité des engrais.

L’objectif est d’améliorer l’accès aux engrais minéraux et organiques des petits producteurs et productrices agricoles qui sont les véritables acteurs à même de contribuer à assurer la sécurité alimentaire de la région. En plus de l’accès aux engrais, cette feuille de route accorde toute leur importance aux cultures devant assurer la souveraineté alimentaire des populations.

Co-organisatrice de cette rencontre, la Banque mondiale compte apporter son appui à cette feuille de route. «La Banque mondiale s’engage à accroître son soutien financier et technique pour une agriculture résiliente porteuse de développement durable et créatrice d’emplois. Nous travaillons avec les institutions africaines pour promouvoir la santé des sols et lutter contre l’insécurité alimentaire», a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de l’institution pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. A ce titre, l’institution a annoncé une rallonge de 1,5 milliard de dollars dans le secteur de l’agriculture d’ici 2024, passant à 5,5 milliards de dollars.

Par Kofi Gabriel
Le 01/06/2023 à 16h40