Au Ghana, un ambitieux projet de raffinerie de manganèse de 450 millions de dollars verra bientôt le jour à Nsuta, dans la municipalité de Tarkwa Nsuaem. Annoncé par le ministre Samuel Abu Jinapor lors d’une conférence minière, ce projet catalysera la stratégie de valorisation des minerais critiques du pays.
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Selon le ministre, les négociations avec l’actionnaire majoritaire de Ghana Manganese sont désormais finalisées. L’objectif : augmenter la teneur en manganèse des exportations de 27% à 40%, en produisant différents produits raffinés dont le « manganese battery grade », composant clé des batteries pour véhicules électriques.
« Cela permettra une diversification économique, la création d’emplois, et positionnera le Ghana pour tirer parti de ses richesses minérales afin de stimuler l’industrialisation et notre compétitivité mondiale », a déclaré le ministre.
Investigations géologiques et développement des compétences
Pour atteindre ces ambitions, M. Jinapor souligne l’impératif d’investir dans des investigations géologiques approfondies, afin d’identifier et quantifier les ressources en minerais critiques. Il est également crucial de développer les infrastructures, technologies et le capital humain pour soutenir la chaîne de valeur minérale.
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À cet égard, des institutions comme l’Université des Mines et Technologie (UMaT) de Tarkwa ont un rôle majeur à jouer, en promouvant la recherche et le développement de programmes de formation spécialisés. « Ils doivent former des personnes aptes à valoriser localement nos minerais, et développer des innovations rentables », a insisté le ministre.
Cadre réglementaire incitatif
Le gouvernement Ghanéen a d’ores et déjà mis en place un environnement favorable aux investissements dans les activités à valeur ajoutée. « La politique sur les minerais verts, approuvée par le cabinet, prévoit par exemple des incitations pour les investissements en amont de la chaîne de valeur », a expliqué M. Jinapor.
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Cependant, ces incitations ne pourront être pleinement exploitées que si le Ghana développe les technologies et innovations permettant d’assurer la compétitivité des activités de valorisation sur son sol.
Recherche, innovation et partenariats, catalyseurs de prospérité
Dans cette optique, le ministre a insisté sur le rôle moteur que doivent jouer les institutions académiques, en menant des recherches débouchant sur l’innovation et le développement de produits et services à partir des ressources nationales, en s’appuyant sur les technologies mondiales.
« L’avenir de l’industrie des minerais critiques au Ghana repose sur l’intensification de la recherche et du développement pour la valorisation de nos ressources », martèle le ministre Jinapor.
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Une étroite collaboration entre régulateurs, acteurs industriels, universités, instituts de recherche, secteur privé et partenaires internationaux sera par ailleurs essentielle pour « libérer le plein potentiel de nos richesses minérales et assurer la prospérité pour tous les Ghanéens ».
Car selon ses dires : « Valoriser les minerais critiques du Ghana n’est pas seulement souhaitable, c’est crucial pour en tirer tous les bénéfices en termes de développement national. Ces minerais ne sont pas de simples matières premières, mais des catalyseurs de progrès ». Prioriser leur valorisation améliorera la compétitivité du pays dans l’industrie minière et « contribuera grandement au développement socio-économique et à la prospérité tant attendue de notre peuple. Le gouvernement ne peut évidemment pas y arriver seul, les partenariats public-privé sont donc essentiels pour stimuler les investissements dans la fonte, le raffinage et la production manufacturière », explique le ministre Ghanéen.