Cet impôt est prévu par la loi de finances 2024 qui rentre dans le cadre de l’élargissement des recettes fiscales de l’Etat du Cameroun. Le chef de Centre régional des impôts du Centre 1, Emeline Mvogo l’a expliquée en ces termes: «Le législateur a pensé qu’il fallait inviter tous les Camerounais à la citoyenneté. De la même manière qu’on exige des contribuables professionnels qu’ils déclarent leurs revenus tous les deux ans, il serait injuste de ne pas exiger la même chose des contribuables particuliers, non professionnels, qui peuvent parfois engranger des revenus plus importants que les contribuables professionnels».
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Il faut tout d’abord relever que par contribuables non professionnels, le fisc désigne toute personne qui bénéficie des revenus passifs comme les loyers, les revenus de la petite agriculture ou du petit commerce, les prestations non répertoriées et bien d’autres sources de revenus.
Les Camerounais ont jusqu’au 2 décembre 2024, délai de rigueur, pour déclarer leurs revenus auprès de l’administration fiscale. Faute de quoi la Direction général des impôts (DGI) va appliquer des sanctions conséquentes à tout contrevenant.
Une pilule amère pour de nombreux Camerounais qui décrient cette réforme arguant les mauvaises conditions de vie dans lesquelles sont plongés les citoyens. Leriche Ledoux est un jeune petit commerçant du quartier NlongKak à Yaoundé. «Je suis conscient que payer les impôts est le devoir de tout citoyen qui pense au développement de son pays, mais je pense que certaines impositions doivent s’arrimer à nos réalités quotidiennes. Personnellement, je vis presque sans revenus. Je survis, en d’autres termes. Raison pour laquelle je crois que cet impôt concerne les gens qui ont les moyens».
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Selon la presse, à fin octobre 2024, la Direction générale des Impôts (DGI) déclare avoir mobilisé 10,5 milliards de FCFA (près de 17 millions de dollars) au titre de l’IRPP, soit 42% de l’objectif.
En s’abstenant de déclarer son impôt sur les revenus, les contrevenants s’exposent à plusieurs sanctions. Notamment l’impossibilité de créer un compte bancaire, de se faire établir une carte nationale d’identité ou un passeport, d’obtenir un visa transport ou un quelconque abonnement, la mise à sa disposition d’un dossier fiscal et bien d’autres.