Cameroun: mais où sont donc passées les nouvelles pièces de monnaie promises?

Les citoyens des pays de l'Afrique centrale font face à la pénurie de pièces de monnaie.

Le 12/05/2025 à 15h49

Pour résoudre le problème de la pénurie des pièces de monnaie, la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) a mis en circulation une nouvelle gamme. Seulement, plus d’un mois après l’annonce, ces nouvelles pièces sont difficiles à trouver sur le marché.

C’est le 2 avril dernier que le gouverneur de la Banque centrale, Yvon Sana Bangui, a présenté la nouvelle gamme de pièces de monnaie de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) à toute la communauté économique de la zone Cemac.

La cérémonie avait eu lieu à Bangui, la capitale de la République centrafricaine. Aussitôt présentée, cette nouvelle gamme a été mise en circulation avec pour objectif principal de mettre un terme à la pénurie de pièces de monnaie que l’Afrique centrale traverse depuis des années mais aussi pour faciliter les échanges commerciaux dans les six pays de la zone: Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Congo, Guinée Equatoriale et Gabon.

La Beac a injecté dans son espace, les pièces de 200 Fcfa qui viennent ainsi soutenir celles de 25 Fcfa, 50 Fcfa, 100 Fcfa et 500 Fcfa. La Beac prévoit alors de mettre en circulation trois milliards de ces pièces et bien d’autres jusqu’en 2030, soit 500 millions par an.

Seulement, depuis plus d’un mois de cette annonce, rien pratiquement n’a changé dans les marchés au Cameroun notamment à Yaoundé où les usagers ne savent plus à quel saint se vouer.

Au marché de Mokolo, l’un des plus grands marchés de la zone Cemac, les petits commerçants ont des difficultés à réaliser leurs affaires comme Marie vendeuse des vivres frais, «le problème de pièces de monnaie n’a pas été résolu. Au contraire, nous allons de mal en pis. On nous a annoncé les nouvelles pièces, je vous jure que c’est seulement la nouvelle pièce de 50 Fcfa que j’ai déjà vue et elles sont rares».

Plus loin de là, Dame Véronique, vendeuse de savon en poudre, accuse le manque de la petite monnaie comme source de ses déboires, «quand il y avait assez de pièces, je rentrais à la maison avec une bonne recette. Mais désormais, plus rien. Je perds tous les acheteurs qui me présentent des billets de banque contre remboursements de 200 Fcfa ou 300 Fcfa. C’est vraiment dur».

La pénurie des pièces de monnaie influence aussi le service dans les banques et les grandes surfaces. Vivement que des solutions soient trouvées.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 12/05/2025 à 15h49