La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a organisé les 28 et 29 novembre à Paris, en France, une table ronde pour le financement des Projets intégrateurs et prioritaires (PIP) de la région. Cette manifestation a réuni des personnalités et décideurs de la région avec les partenaires technico-financiers, les investisseurs et les dirigeants de grandes entreprises actifs sur le continent.
Afin d’attirer des investissements, la Cemac n’a pas lésiné sur les moyens en déléguant Faustin-Archange Touadéra, président de la Centrafrique et de la Cemac, Louis Paul Motaze, ministre des Finances du Cameroun, et ses homologues tchadien, Tahir Hamid Nguilil, et congolais, Jean-Baptiste Ondaye, le président de la Commission de la Cemac, l’équato-guinéen Baltasar Engonga Edjo’o.
Et l’opération de séduction a été un franc succès. En effet, alors que les 13 projets présentés aux bailleurs de fonds nécessitent un investissement global de 8,8 milliards d’euros, les pays de la Cemac ont réussi à en obtenir quelques 9,2 milliards de promesses de financements, soit un taux de souscription de 104% de l’objectif visé.
Mieux, outre les acteurs habituels de financement des projets de la région, dont la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD),… des bailleurs moins habituels ont également participé avec des promesses de financements importants. C’est le cas des investisseurs et bailleurs émiratis (banques, fonds d’investissement,…) qui ont souscrit à cette opération représentant presque le tiers du montant promis.
Il faut dire que pour réussir cet évènement, les dirigeants de la région ont multiplié, au cours de ces derniers mois, les déplacements au Moyen-Orient, en Europe et aux Etats-Unis pour rencontrer les bailleurs de fonds, les investisseurs potentiels, les fonds d’investissement, les institutions financières et de développement.
Suite au succès de cette opération de séduction, les pays de la région peuvent désormais enclencher la mise à exécution des Projets intégrateurs et prioritaires de la région. Ces projets concernent essentiellement les infrastructures qui font défaut à la sous-région et qui constituent un obstacle majeur au développement économique et à l’intégration de la région.
La balle est désormais dans le camp des pays de la Cemac qui vont monter des projets sous forme de Partenariat public-privé pour leur réalisation.
Ces projets devraient faciliter les flux d’échange grâce à la mise en place de routes et de ponts, mais aussi améliorer le quotidien des populations. Ainsi, les projets relatifs à l’énergie dont les interconnexions vont améliorer le taux d’électrification de la région qui ressort actuellement à hauteur de 40%.
Voici les 13 projets intégrateurs soumis aux bailleurs de fonds
- Aménagement du corridor Pointe-Noire-Brazzaviklle-Ouesso-Bangui-N’Djamena qui reliera trois pays (Congo-RCA-Tchad)
- Aménagement et le bitumage de la route Kélo-Pala-Léré-Frontière Cameroun, un projet reliant deux pays (Tchad-Cameroun)
- Aménagement et le bitumage de la route Kougouleu-Medouneu-Akurenam, tronçon Kougouleu-Medouneu sur un linéaire de 168 km (Gabon-Guinée-Equatoriale)
- Aménagement et le bitumage de la route Garoua-Boulaï-Baboua sur le Corridor 2 (Cameroun-RCA)
- Construction du prolongement du chemin de fer entre N’Gaoundéré et N’Djamena (Cameroun-Tchad)
- Construction de la route Ndende-Dolisie du corridor Libreville-Brazzaville (dernière phase) (Gabon-Congo)
- Construction des voies d’accès routier au pont route-rail (Congo-RDC)
- Aménagement fluvial et portuaire sur le fleuve Congo et ses affluents (Congo-RCA)
- Connexion électrique Grand Poubara et Imboulou (580 km) (Gabon-Congo)
- Interconnexion électrique entre le Cameroun (Bertoua) et la RCA (Boali)
- Construction d’un port sec à Ebebiyin dans la zone des trois frontières (Cameroun-Guinée-Equatoriale-Gabon)
- Construction du port sec de Ngueli (Tchad-Cameroun)
- Appui au développement de la filière bois dans le bassin du Congo (Cameroun-Congo-Gabon-RCA-Guinée-Equatoriale).