Dans un contexte où le secteur avicole ivoirien connaît des difficultés, le «Akô festival» se révèle depuis trois ans être bien plus qu’une simple célébration culturelle mais le lieu adéquat pour la promotion de la filière. Cet événement annuel, traditionnellement dédié à la valorisation de la culture Akan, offre une plateforme pour dynamiser une industrie avicole actuellement mal en point après avoir connu des jours plus fastes.
Selon une note du le Département américain de l’Agriculture publiée en février de l’année dernière, la production de poulets de chair en 2022 était estimée à 42.065 tonnes, soit une diminution de 10% comparativement à une année auparavant.
Selon la même source, cette régression est due à la hausse des coûts des aliments pour animaux, en particulier ceux du maïs. Cette chute est intervenue après une croissance annuelle moyenne de 13,8% observée depuis 2009.
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«Cependant, au cours des trois dernières années, la production a diminué en raison de la prévalence des épidémies de grippe aviaire dans les environs de Grand Bassam, du Covid-19 et de la guerre en Ukraine», détaille le Département américain de l’Agriculture.
En réponse à ces fluctuations, les autorités ivoiriennes ont lancé, fin 2021, le programme 2022-2031 de modernisation du secteur avicole. Cette stratégie est dotée de 32 milliards Fcfa et ciblera 29 régions sur les 31 que compte le pays. A terme, ce programme ambitionne de porter la production de la viande de volaille à 200.000 tonnes et de faire passer le volume d’œufs de consommés de 1,65 à 3,37 milliards d’unités.
Avec sa portée nationale et sa capacité à rassembler des milliers de personnes, Akô festival compte bien apporter sa pierre à l’édifice à un secteur qui emploie 170.000 actifs.
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L’événement sera marqué par des séances de formation, des panels animés par des techniciens et différents acteurs de l’élevage. Pour accompagner cette ambition, des financiers seront de la partie. L’objectif, «est d’engager une discussion et scruter l’évolution des chaînes de valeurs de l’aviculture moderne» a indiqué Kouman Koffi Anicet, commissaire général lors d’une conférence de presse le 5 mars à Abidjan-Plateau.
L’un des aspects les plus remarquables du festival est son engagement envers les traditions culinaires locales, mettant en avant les plats à base de poulet et d’autres espèces de volaille.
Cette mise en valeur de la gastronomie ivoirienne offre une vitrine idéale aux produits avicoles nationaux. Les éleveurs locaux ont ainsi l’occasion de présenter la qualité et la diversité de leurs produits à un public large et diversifié, ce qui peut conduire à une augmentation de la demande intérieure. Durant trois jours le basin du poulet et des œufs, l’Indénié Djuablin, vibrera donc au rythme de la culture akan.