«Dakar souffre depuis des années d’un trafic dense causant des pertes financières importantes à l’État», en inaugurant l‘autopont Front de Terre, mardi 26 novembre 2024, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Malick Ndiaye s’est dit convaincu que l’ouvrage contribuera à la fluidité de la circulation à Dakar. Long de 2,1 kilomètres, doté d’allées piétonnes et d’espaces de détente, l’autopont a coûté 14,5 milliards de francs CFA, selon l’Agence des travaux et de gestion des routes.
Avec l’ouverture de cet autopont, la circulation sur l’axe Front de terre est censé garantir une fluidité longtemps attendue, les embouteillages interminables étant la norme. Les habitants et les usagers espèrent que cet ouvrage tiendra ses promesses, dans la durée.
Momath Cissé, Vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (ASCOSEN), se félicite également de cette réalisation. Cet autopont est, selon lui, une avancée majeure pour désengorger ce nœud de circulation Cependant, il insiste sur l’importance de l’entretien. Il est crucial selon lui d’en faire une priorité pour éviter les dégradations rapides.
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Guedin Diop, habitant du quartier, exprime à la fois son enthousiasme et quelques réserves: un soulagement certes pour eux de voir la circulation s’améliorer. Cependant la présence de ce géant cause certains tracas aux riverains. Il espère que des mesures seront prises pour minimiser ces désagréments à l’avenir.
Préjudices financiers
La mise en service de cet autopont intervient après ceux de Keur Gorgui, Saint-Lazare, Philippe Maguilène Senghor (Yoff), Lobath Fall, Keur Massar et Cambérène. Ils contribuent à améliorer la circulation au niveau de la ville de Dakar.
En parlant de «pertes financières» subies par le Sénégal, lors de l’inauguration de l’autopont, le ministre avait certainement à l’esprit les «80 milliards de francs (perdus) chaque année dans les accidents de la circulation», avancés en septembre dernier par Ousseynou Cissé, expert financier au ministère des Finances. Cependant, de nombreux accidents sont liés à la vétusté des véhicules et au renouvellement tardif du parc automobile «dont la moyenne d’âge tourne autour de 20 ans (...). Il y a au Sénégal des véhicules qui ont entre 70 et 75 ans et qui circulent dans ce pays», déplorait, en janvier de cette année, auprès de l’Agence de presse sénégalaise le spécialiste en sécurité routière, Abdou Karim Diop.
Le nouveau plan de circulation en marche
M. Ndiaye estime que «ça ne sert à rien de construire des infrastructures à coups de milliards et de se retrouver dans la situation antérieure, avec des embouteillages», allusion au tout récent autopont Front de terre. La mise en service de cet ouvrage intervient après celle du Bus Rapid Transit (BRT) dont les travaux ont été lancés en 2020 va transporter quelque 300.000 passagers auxquels s’ajoutent ceux du Train express régional (TER), devenu un moyen de transport «incontournable» depuis sa mise en service en décembre 2021. Le TER a convoyé 41 millions de passagers en 2023.
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Ces infrastructures et ouvrages répondent aux exigences du nouveau plan de mobilité lancé en juillet dernier. Le Préfet du département de Dakar, à travers un communiqué rendu public avant-hier, samedi 27 juillet 2024, informe les populations et les usagers de la route que, dans le cadre de la mise en service du Bus Rapid Transit (BRT), «un nouveau plan de circulation entre en vigueur à compter du lundi 29 juillet 2024, dans la zone d’influence du corridor, afin d’améliorer la circulation dans la zone d’influence du projet.»