D’anonyme à millionnaire, c’est l’histoire d’une Ivorienne...

La Bourse régionale des valeurs mobilières à Abidjan.

Le 02/11/2023 à 11h21

Brou Véronique pourrait très bien être un personnage de conte. De ces histoires qui commencent par «Il était une fois» une Ivoirienne ignorant tout des chiffres et qui devient millionnaire. Nul prince charmant sur son parcours, mais la bourse d’Abidjan.

Beaucoup ont découvert son histoire à travers un reportage de la Nouvelle Chaîne Ivoirienne. «Une histoire rocambolesque digne d’un film», dirait sans doute Coach Hamond Chic, un personnage public très influent sur les réseaux sociaux en Côte d’Ivoire.

S’il avait tenu de tels propos, Assemien Hamond Chimène, de son vrai nom, qui aime tant les superlatifs, n’aurait exagéré en rien.

Mais de quoi parle-t-on ? Voilà une Ivoirienne qui n’a aucune connaissance particulière des chiffres et qui devient du jour au lendemain une As de l’investissement boursier en Côte d’Ivoire.

Brou Véronique, puisque c’est d’elle il s’agit, est passée d’une femme lambda à une Ivorienne pas comme les autres après avoir investi dans le marché boursier.

Son aventure a commencé en 2019. Après s’être rendu compte du faible niveau de la rémunération des produits bancaires, 3,5% à l’époque, elle décide de vider son compte en banque pour placer son épargne en bourse, misant sur les plus-values ou dividendes. Une migration loin d’être un long fleuve tranquille, sauf peut-être pour les vrais connaisseurs de la finance.

Il faut d’abord ouvrir un compte titre pour les opérations boursières auprès d’investisseurs agréés, les sociétés d’intermédiation. Ensuite, il faut alimenter le compte en espèce ou par virement avant d’émettre des ordres d’achat à travers une plateforme mise à disposition.

Une technicité qui n’a pas fait peur à l’Ivoirienne, laquelle n’a pas trop attendu avant de cueillir les fruits de son investissement.

Grâce aux dividendes acquises aux valeurs immobilières, raconte la NCI, elle s’est offert un terrain de 230 mètres carrés, en seulement quelques années.

Orientée vers les obligations à ses débuts, elle a finalement basculé dans les achats d’actions, plus risqués. Son audace a payé puisqu’avec une mise de 10 millions Fcfa, elle va se retrouver avec un retour sur investissement de 20% et puis de 50%.

Une réussite qui ne surprend pas Brice Kouao, formateur en investissement boursier. Selon le fondateur de l’école de la bourse, le marché boursier est l’endroit idéal pour placer son épargne. Les chiffres lui donnent raison.

En 2022, la Bourse régionale des valeurs mobilières a distribué 152 milliards de Fcfa de dividendes. S’agissant des intérêts sur les obligations (prêts faits aux entreprises et aux Etats), ils ont été estimés à plus de 400 milliards de Fcfa durant la même année. Au total, les revenus distribués ont atteint plus de 600 milliards de FCFA.

Une manne financière accessible à tous, en principe, soutient le formateur qui propose aux investisseurs qu’il encadre, dont Brou Véronique citée plus haut, des plans d’investissement assez astucieux.

Toutefois, s’il est donné à tous d’investir en bourse, «une formation est nécessaire afin d’éviter de perdre plusieurs années d’épargne», explique l’expert contacté par Le360 Afrique. Et de conclure, «L’investissement boursier exige également de la discipline». Brou Véronique en a certainement appliqué les règles à la lettre.

Par Khadim Mbaye
Le 02/11/2023 à 11h21