Selon les données de Kimberley Process, une initiative conjointe de gouvernements, industriels et société civile qui règlemente le commerce et la production de diamants, 21 pays ont produit du diamant brut en 2023. Ces pays ont produit un total de 111,52 millions de carats, pour une valeur de 12,72 milliards de dollars.
Au niveau des producteurs de diamant brut, il faut noter que 17 sont africains. En 2023, ces pays africains ont produit plus de 58,20 millions de carats, soit 52,21% de la production mondiale. Et en valeur, Sur les 12,72 milliards de dollars, les pays africains ont engrangé plus de 7,47 milliards de dollars de revenus, soit 58,72% du total.
Le Botswana est le premier producteur de diamant africain et second au monde avec une production de 25,09 millions de carats en 2023.. DR
Au niveau du Top 10 des plus grands producteurs de cette pierre précieuse, huit sont africains. Les seuls grands producteurs non africains sont la Russie, premier producteur mondial avec une production de 37,31 millions de carats et le Canada (15,98 millions de carats), le classant au 3e rang mondial, derrière la Russie et le Botswana (25,09 millions de carats).
Lire aussi : Botswana: investissement d’un milliard de dollars dans une importante mine de diamants
Autant d’indicateurs qui montrent la prédominance du continent africain sur le marché du diamant brut, surtout qu’une partie de la production africaine, semi-industrielle ou artisanale, n’est pas prise en compte par les statistiques. Cependant, à l’instar d’autres minerais, les producteurs africains, en dehors de l’Afrique du Sud et du Botswana, se limitent à la production de diamants bruts exportés vers les pays européens où les pierres sont taillées. C’est dire que toute la valeur ajoutée se crée presque en dehors du continent.
Le Botswana est souvent cité comme un modèle en matière de gestion de ses ressources minières, notamment du diamant dont les revenus profitent pleinement à la population grâce aux investissements réalisés dans les domaines de l’éducation et de la santé. Le fait d’imposer aux multinationales la taille et le commerce du diamant sur son territoire fait que le pays crée de la valeur ajoutée pour le pays, contrairement aux autres pays africains qui exportent du diamant à l’état brut.
Le niveau jugé très bas de la corruption dans ce pays, les diamants génèrent en conséquence des revenus importants. Ainsi, bien qu’ayant une production inférieure à celle de la Russie (37,32 millions de carats), le Botswana talonne de très près la Russie avec des revenus évalués à 3,28 milliards de dollars, contre 3,60 milliards de dollars pour la Russie.
Lire aussi : Une résolution à l’ONU suffira-t-elle à verrouiller les exportations africaines de minéraux bruts?
Au niveau du continent africain, en 2023, il y a eu des changements au niveau du Top 10 des plus grands producteurs, comparativement, à l’année précédente. Si le Botswana, second producteur mondial derrière la Russie, maintient son rang de premier producteur africain avec une production de 25,09 millions de carats, soit 22,50% de la production mondiale, c’est désormais l’Angola qui se hisse au second rang africain avec une production de 9,75 millions de carats, devant la RDC (8,3 millions), l’Afrique du Sud (5,89 millions), le Zimbabwe (4,91 millions), la Namibie (2,38 millions), la Sierra Leone (525.457 carats), le Lesotho (471.744 carats), le Ghana (203.000 carats) et la Tanzanie (191.010 carats).
En termes de valeur, le continent ne tire pas profit de cette richesse minière. En effet, les exploitations artisanales, la corruption et l’absence de transformation locale font que les pays africains ne contrôlent pas les chaînes de valeur du diamant. En conséquence de quoi, la production du diamant génère peu de revenus pour de nombreux pays du continent, notamment ceux où l’insécurité sévit.
Le cas de la RDC est illustratif. Bien que le pays soit le 3e producteur de diamant du continent avec une production de 8,35 millions de carats, la RDC n’a récolté que des revenus estimés à 65 millions de dollars, beaucoup moins que le Lesotho qui n’a produit que 471.744 carats pour une valeur de 138.707 millions de dollars.
Lire aussi : La corruption dans le secteur des diamants coûte au Zimbabwe 20 milliards de dollars, selon un économiste
Et c’est le Botswana qui se hisse au sommet en Afrique avec des revenus évalués à 3,28 milliards de dollars, soit l’équivalent 25,80% des revenus du secteur des diamants bruts dans le monde. Cela peut s’expliquer par la qualité du diamant botswanais qui est très recherché. Derrière le Botswana, suivent l’Angola (1,53 milliard de dollars), la Namibie (1,23 milliard), l’Afrique du Sud (793 millions) et le Zimbabwe (303 millions).
Top 10 des producteurs de diamants africains
Pays | Production de diamants | Valeur de la production (en dollars) | |
---|---|---|---|
Botswana | 25 094 818 carats | 3 283 millions | |
Angola | 9 754 310 carats | 1 532 millions | |
République démocratique du Congo | 8 347 462 carats | 64,96 millions | |
Afrique du Sud | 5 891 885 carats | 793,95 millions | |
Zimbabwe | 4 913 450 carats | 303,16 millions | |
Namibie | 2 385 157 carats | 1 234 millions | |
Sierra Leone | 524 457 carats | 102,50 millions | |
Lesotho | 471 744 carats | 138,71 millions | |
Ghana | 203 000 carats | 9,7 millions | |
Tanzanie | 191 010 carats | 31,15 millions |
Source: Kimberley Process
Il semble important de noter qu’en réalité, la production africaine de diamants est surtout contrôlée par les multinationales. La plus grande entreprise du secteur au monde est la sud-africaine De Beers, devant le russe Alrosa et le brésilien Rio Tinto. Ces trois acteurs contrôlent autour de 65% de la production mondiale du minerai. Toutefois, tous les grands centres pour la taille et surtout pour le négoce sont implantés à l’étranger, notamment à Anvers (Belgique), Tel-Aviv (Israël), Mumbaï (Inde), Dubaï (Emirats arabes unis).