L’abordabilité des services de données mobiles et de voix est un enjeu crucial pour l’inclusion numérique et le développement économique. Ainsi, en rendant l’accès à Internet plus abordable, les pays en développement peuvent contribuer substantiellement à stimuler l’innovation, favoriser l’éducation et ouvrir de nouvelles opportunités économiques pour leurs citoyens.
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Selon le récent rapport «Indice de développement des TIC (IDI) 2024» publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT), certains pays africains font face à des défis majeurs en matière d’abordabilité des services de données mobiles et de voix. Le rapport classe les 10 pays africains où le prix du panier de haute consommation de données mobiles et de voix est le plus élevé en pourcentage du revenu national brut (RNB) par habitant.
Autrement dit, les 10 pays africains où le coût de l’utilisation des données mobiles et des appels téléphoniques est le plus élevé par rapport au revenu moyen des habitants. Ces pays sont, dans l’ordre décroissant: le Burundi (53,1% du RNB), le Tchad (38,6%), la République démocratique du Congo (31%), le Zimbabwe (28,6%), le Libéria (27,1%), la Sierra Leone (26,2%), le Cap-Vert (20,1%), le Mozambique (18,7%), le Burkina Faso (18,3%) et le Togo (17,4% du RNB).
De manière plus concrète, imaginons un jeune travailleur dont le revenu annuel s’élève à 10.000 dollars. Ce revenu annuel représente son «revenu national brut (RNB) par habitant». Le rapport indique que dans le pays classé premier, le Burundi, le coût annuel pour utiliser les données mobiles et passer des appels téléphoniques équivaut à 53,1% du revenu moyen par habitant. Donc, ce jeune travailleur devrait dépenser environ 5.310 dollars par an uniquement pour les services de données mobiles et les appels téléphoniques. Ce qui est énorme et pèserait lourdement sur son budget.
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A l’ère de l’IA et la 5G, cela est à peine concevable. Dans le deuxième pays, le Tchad, ce coût représente 38,6% du revenu moyen. Donc, pour notre jeune gagnant 10.000 dollars devrait dépenser 3.860 dollars par an pour les mêmes services, ce qui est encore très élevé.
Le rapport continue ainsi pour les 8 autres pays africains où le coût des données mobiles et de la voix est le plus élevé en pourcentage du revenu moyen des habitants. Plus le pourcentage est élevé, plus une part importante du revenu annuel doit être consacrée à ces services de télécommunications, au détriment d’autres dépenses essentielles. Ce classement met ainsi en lumière les obstacles à l’inclusion numérique et au développement économique dans ces nations.
Lorsque l’on fait une comparaison avec les pays du Top 5 africain de l’Indice de développement des TIC (IDI) 2024, c’est-à-dire les 5 pays africains affichant les scores les plus élevés en termes de progrès vers une connectivité universelle et significative, la différence est énorme.
Rappelons que ce Top 5 est composé de la Libye (1er), le Maroc (2ème), les Seychelles (3ème), Maurice (4ème) et l’Afrique du Sud (5ème). Ces 5 pays affichent respectivement des prix représentant 1,2% du RNB par habitant, 2,3% du RNB par habitant pour le Maroc, 4,3% du RNB par habitant aux Seychelles, 1,4% du RNB par habitant à Maurice, et 3,5% du RNB par habitant en Afrique du Sud.
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Conséquences économiques et sociales
Ces coûts élevés ont des répercussions profondes sur l’accès aux services de données mobiles et de voix, entravant ainsi l’inclusion numérique et le développement économique de ces pays. Une connectivité limitée freine la participation à l’économie numérique, l’accès à l’éducation en ligne, aux services de santé numériques et aux opportunités d’emploi en ligne. Cela creuse davantage les inégalités sociales et économiques, marginalisant les populations à faible revenu.
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Plusieurs facteurs contribuent à coûts élevés. Tout d’abord, les infrastructures de télécommunications déficientes, avec une couverture réseau limitée, entraînent des coûts d’exploitation plus élevés pour les opérateurs. Ensuite, les marchés restreints et la faible concurrence entre les fournisseurs de services réduisent la pression sur les prix. De plus, les réglementations restrictives, les taxes élevées sur les services de télécommunications et les coûts de maintenance des infrastructures dans des environnements difficiles augmentent les coûts pour les opérateurs, qui sont ensuite répercutés sur les consommateurs.
Initiatives et défis réglementaires
Pour favoriser une baisse des prix et une meilleure accessibilité, plusieurs initiatives sont nécessaires. Tout d’abord, des investissements massifs dans les infrastructures de télécommunications, soutenus par des politiques gouvernementales favorables, sont cruciaux pour étendre la couverture réseau et réduire les coûts d’exploitation.
Ensuite, des réformes réglementaires visant à promouvoir une concurrence saine et équitable entre les opérateurs, ainsi qu’une réduction des taxes et des coûts réglementaires, peuvent stimuler l’innovation et la baisse des prix.
Cependant, ces initiatives se heurtent à des défis tels que le manque de ressources financières, les capacités institutionnelles limitées et les environnements politiques instables dans certains pays.
Services de données mobiles et de voix : Les 10 pays africains affichant les prix les plus élevés en pourcentage du revenu moyens par habitant
Pays | Prix en pourcentage du revenu moyens par habitant | Rang |
---|---|---|
Burundi | 53,1% | 1er |
Tchad | 38,6% | 2ème |
RDC | 31% | 3ème |
Zimbabwe | 28,6% | 4ème |
Libéria | 27,1% | 5ème |
Sierra Leone | 26,2% | 6ème |
Cap-Vert | 20,1% | 7ème |
Mozambique | 18,7% | 8ème |
Burkina Faso | 18,3% | 9ème |
Togo | 17,4% | 10ème |