Énergie photovoltaïque: voici les 20 pays leaders en Afrique dans le déploiement de nouvelles installations

Panneaux solaires photovoltaïques. 

Panneaux solaires photovoltaïques.  . DR

Le 27/01/2025 à 14h36

Le continent africain poursuit sa transition vers les énergies renouvelables, comme en témoignent les chiffres du récent rapport «The Africa Solar Outlook 2025″. En 2024, l’Afrique a franchi un nouveau cap en ajoutant 2,5 gigawatts-crête (GWc) de capacité solaire photovoltaïque, portant le total à 19,2 GWc installés sur le continent.

Année après année, les pays africains font des progrès dans la transition vers une énergie plus propre et durable. C’est ce qui se dégage du récent rapport «The Africa Solar Outlook 2025″ de l’Association africaine de l’industrie solaire (AFSIA), qui souligne que l’Afrique continue de progresser dans la transition vers une énergie plus propre et durable, mais l’écart avec le reste du monde se creuse.

En 2024, l’Afrique a ajouté 2,5 gigawatts-crête ou gigawatts en puissance crête (GWc), qui est la puissance maximale qu’un panneau photovoltaïque peut délivrer au réseau électrique, de nouvelles capacités solaires, atteignant un total de 19,2 GWc sur le continent. Comme mentionné dans les éditions précédentes de ce rapport, ce chiffre est certainement une sous-estimation de la capacité réelle ajoutée car il ne tient pas compte des installations résidentielles (qui ne sont pas encore suivies par l’AFSIA) et parce qu’il n’est basé que sur les projets identifiés par l’AFSIA et que certaines installations peuvent encore être inconnues à ce stade.

Tout compte fait, l’adoption accélérée de cette source d’énergie renouvelable et durable indique que de nombreux pays africains cherchent à diversifier leur mix énergétique et à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles. Une tendance qui contribue non seulement à atténuer les impacts environnementaux, mais aussi à améliorer l’accès à l’électricité dans les régions mal desservies.

Ainsi, à travers ce rapport, l’on peut identifier les 20 pays africains qui ont enregistré les plus grandes capacités de nouvelles installations solaires photovoltaïques sur leur territoire au cours de l’année 2024. Plus précisément, il s’agit d’un classement établi en fonction de la puissance totale en mégawatts-crête des nouveaux systèmes et centrales solaires photovoltaïques mis en service dans chaque pays africain en 2024.

Ce classement se décline comme suit: premier, l’Afrique du Sud avec 1.235,3 MWc de nouvelles capacités installées. L’Égypte est deuxième avec 707,61 MWc. La Zambie 3ème (74,78 MWc), le Nigéria 4ème (63,47 MWc), l’Angola 5ème (53,8 MWc). Ce Top 5 est complété par le Burkina Faso (6ème avec 50,6 MWc), le Ghana (7ème avec 44,92 MWc), le Zimbabwe (8ème avec 41,85 MWc), la Côte d’Ivoire (9ème avec 37,84 MWc) et la Gambie (10ème avec 23 MWc).

Le Togo (20,75 MWc), le Kenya (17,25 MWc), Maurice (16,99 MWc), la Tunisie (14 MWc), le Gabon (11 MWc), le Somaliland (10 MWc), Madagascar (9 MWc), le Maroc (6,71 MWc), la Sierra Leone (6,41 MWc) et le Cap-Vert (6,04 MWc) complètent le top 20 des pays africains ayant le plus développé de nouvelles capacités solaires photovoltaïques en 2024.

Comme l’on peut le constater, le top 20 est dominé par l’Afrique du Sud et l’Égypte, une prééminence qui reflète les efforts de ces deux nations pour développer leur potentiel solaire et leur engagement en faveur de la transition énergétique. Ces deux premiers pays du Top 20 représentent à eux seuls 78% du total des nouvelles capacités installées sur le continent en 2024. Des pays comme la Zambie, le Nigéria, l’Angola et le Burkina Faso figurent également dans le top 10.

Il est encourageant de constater que des pays plus petits comme la Gambie, le Togo, Maurice et le Cap-Vert figurent également dans le top 20, démontrant que l’énergie solaire n’est pas seulement une priorité pour les grandes économies africaines. Cette diversité géographique suggère que les avantages de l’énergie solaire sont reconnus à travers le continent, offrant ainsi des perspectives prometteuses pour un avenir énergétique plus durable en Afrique.

Le rapport soulève des défis potentiels pour atteindre les objectifs de croissance solaire d’ici 2030, notamment la nécessité de moderniser les réseaux électriques et les solutions de stockage. Mais il estime réalisable l’objectif de 25% d’électricité d’origine solaire en 2030 avec un modeste taux de croissance annuel de 6%.

Il laisse également entrevoir de meilleures perspectives pour une répartition géographique plus équilibrée du solaire en Afrique à l’avenir, plusieurs pays n’appartenant pas au groupe habituel des leaders solaires ayant démarré d’importants projets.

Diversification des installations

Parmi les 20 pays africains ayant enregistré les plus fortes nouvelles capacités solaires installées en 2024, une répartition intéressante émerge en termes de types d’installations. Selon les données, 72% de ces nouvelles installations correspondent à des centrales solaires à grande échelle, tandis que 25% sont des projets de type commercial et industriel (C&I), et seulement 3% concernent des mini-réseaux.

Pour l’AFSIA, «cette répartition reflète une approche équilibrée entre la centralisation et la décentralisation de la production d’énergie solaire». Les centrales solaires à grande échelle, représentant la majorité des nouvelles installations, permettent de bénéficier des économies d’échelle et d’alimenter efficacement les réseaux nationaux. Cependant, l’émergence de projets C&I et de mini-réseaux suggère une prise de conscience de l’importance de la production décentralisée d’énergie solaire.

Les projets C&I, qui représentent un quart des nouvelles installations, offrent aux entreprises et aux industries la possibilité de devenir autosuffisantes sur le plan énergétique, réduisant ainsi leur dépendance aux réseaux centralisés et leur exposition aux coûts fluctuants des combustibles fossiles. Cette approche décentralisée peut également contribuer à renforcer la résilience énergétique et à stimuler l’innovation dans les technologies solaires.

Bien que modestes à 3%, les mini-réseaux solaires jouent un rôle crucial dans l’électrification des zones rurales et éloignées, où l’extension des réseaux centralisés peut s’avérer coûteuse et difficile. Ces systèmes décentralisés offrent une solution durable pour combler les lacunes en matière d’accès à l’électricité, améliorant ainsi la qualité de vie des communautés rurales et favorisant leur développement économique.

Le top 20 des pays africains pour les nouvelles installations solaires en 2024

PaysCapacités installées (en megawatts-crête)Rang
Afrique du Sud1235,31er
Égypte707,612ème
Zambie74,783ème
Nigéria63,474ème
Angola53,85ème
Burkina Faso50,66ème
Ghana44,927ème
Zimbabwe41,858ème
Côte d’Ivoire37,849ème
Gambie2310ème
Togo20,7511ème
Kenya17,2512ème
Maurice16,9913ème
Tunisie1414ème
Gabon1115ème
Somaliland1016ème
Madagascar917ème
Maroc6,7118ème
Sierra Leone6,4119ème
Cap-Vert6,0420ème


Que nous révèle le ratio des capacités installées par habitant ?

Le classement des 10 premiers pays africains en termes de ratio watts-crête par habitant (Wc/habitant) en 2024 offre un aperçu intéressant de l’adoption de l’énergie solaire photovoltaïque sur le continent, en tenant compte de la taille de la population de chaque pays.

En tête de ce classement figurent les Seychelles, avec un ratio impressionnant de 167,1 Wc/habitant. Cela témoigne des efforts considérables déployés par cette nation insulaire pour exploiter son potentiel solaire et réduire sa dépendance aux combustibles fossiles importés. L’Afrique du Sud (144,6 Wc/hab) et Maurice (115 Wc/hab) occupent respectivement la deuxième et la troisième place, reflétant leur leadership dans le développement de l’énergie solaire sur le continent.

Il est intéressant de noter la présence de pays comme la Namibie (92,1 Wc/hab) et le Cap-Vert (77,1 Wc/hab) parmi les cinq premiers, malgré leurs populations relativement modestes. Cela suggère que ces nations ont su tirer parti de leur ensoleillement abondant pour alimenter leur transition énergétique.

Des pays plus peuplés comme l’Égypte (32,8 Wc/hab), le Maroc (25,5 Wc/hab), la Mauritanie (22,9 Wc/hab), Djibouti (18,5 Wc/hab) et le Sénégal (17,3 Wc/hab) figurent également dans le top 10, ce qui souligne leur engagement envers le développement durable et la diversification de leurs sources d’énergie.

Les 10 premiers pays africains pour le ratio watts-crête par habitant (Wc/habitant) en 2024

PaysRatio watts-crête par habitant (Wc/habitant)Rang
Seychelles167,11er
Afrique du Sud144,62ème
Maurice1153ème
Namibie92,14ème
Cap-Vert77,15ème
Égypte32,86ème
Maroc25,57ème
Mauritanie22,98ème
Djibouti18,59ème
Sénégal17,310ème

Source : AFSIA.

Par Modeste Kouamé
Le 27/01/2025 à 14h36