Une importante délégation sénégalaise a assisté à la 7ème édition du Forum International Afrique Développement (FIAD), dont des dirigeants d’institutions étatiques, des opérateurs économiques et des médias. Parmi eux, Bakary Séga Bathily, nouveau DG de l’APIX Sénégal. Dans cet entretien accordé à Le360 Afrique, il décline les atouts et les opportunités d’investissement du Sénégal, les secteurs prioritaires en matière d’investissement et les dispositifs mis en place par l’APIX pour accompagner les investisseurs.
Il a été aussi l’animation de la séance dédiée au Sénégal au niveau du Marché de l’Investissement durant laquelle il a présenté les atouts et les opportunités d’investissement qu’offre son pays.
Si le Sénégal est devenu producteur de pétrole depuis quelques semaines avec le démarrage effectif de l’exploitation du gisement offshore de Sangomar, et sera bientôt producteur de gaz naturel avec le démarrage imminent du champ Grand Tortue Ahmeyim, les nouveaux dirigeants sénégalais ne comptent pas négliger les autres secteurs, afin de pas commettre la même erreur que de nombreux pays africains producteurs d’hydrocarbures, devenus des Etats rentiers dépendant presque uniquement des hydrocarbures.
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A ce titre, Bakary Séga Bathily, DG de l’APIX Sénégal, a souligné que son pays souhaite attirer des investisseurs dans de nombreux secteurs, dont particulièrement l’agriculture, l’élevage, mais aussi dans tout ce qui a trait à l’industrie, notamment la transformation des produits agricoles et matières premières locaux.
A ce titre, il a lancé un appel aux investisseurs marocains et étrangers présents lors du FIAD 2024 pour venir investir au Sénégal, «une terre d’investissement», recélant d’importantes potentialités et offrant d’importantes opportunités.
A ce titre, il explique la nouvelle vision prise sous l’ère du nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, qui prône la souveraineté alimentaire. A ce titre, «nous attendons beaucoup d’investissement dans le domaine de l’agriculture, surtout dans la fourniture en eau pour irriguer les terres et augmenter la production agricole».
Outre le secteur agricole où le Sénégal vise l’autosuffisance dans plusieurs domaines, il y a aussi le secteur halieutique avec 700 km de côtes qui présentent des opportunités d’investissement dans le secteur de la pêche. A ce titre, il explique que face à la rareté du poisson, «l’aquaculture constitue une alternative et une opportunité pour développer l’aquaculture offshore avec des investissements dans l’halieutique».
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Au niveau de l’élevage également, l’Etat, à travers le Ranch de Doly de 80.000 hectares, souhaite attirer des investisseurs dans le secteur afin de disposer d’un système d’élevage maîtrisé et sécurisé, à même d’assurer plus d’indépendance dans l’approvisionnement du pays en viande, lait… «avec des investissements dans le domaine du fourrage, très attendus à ce niveau-là».
Outre le secteur primaire où l’Etat compte fortement investir et attirer les investisseurs locaux et étrangers, le nouveau régime sénégalais souhaite aussi développer le secteur industriel au moment où le pays vient d’intégrer le cercle des producteurs de pétrole. Sur ce point, explique le directeur général de l’APIX, «la mise en production du gaz est une opportunité pour réduire le coût énergétique» et stimuler le développement industriel au niveau de tous les secteurs d’activité, notamment la transformation des produits agricoles et des matières premières. La stratégie est de remplacer les importations de certains produits par la production industrielle locale. Le Sénégal espère attirer beaucoup d’investissement industriel dans le cadre de la transformation des produits locaux sur place.
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Pour y arriver, l’Etat sénégalais, à travers l’APIX, accompagne les investisseurs potentiels et accorde des incitations à même de rendre la production locale compétitive et rentable pour les investisseurs. A ccet effet, le Sénégal a mis en place des Zones économiques spéciales (ZES). Huit ZES sont programmées dont trois déjà en développement, offrant une aire globale de 2000 hectares aménagés pour pouvoir accueillir des investisseurs que ce soit pour la petite ou la grande industrie (emballage, agroalimentaire, solaire…). De nombreuses incitations fiscales sont accordées aux entreprises qui s’installent dans ces ZES dans le but d’attirer davantage d’investisseurs, de créer de la valeur ajoutée et de générer des emplois.
Concernant les incitations, outre les exonérations fiscales et douanières, il y a les facilités octroyées pour l’obtention des documents administratifs, du foncier aménagé, l’accès à l’eau et à l’électricité… Le DG de l’APIX explique que ces incitations sont octroyées selon le secteur d’activité et la région d’implantation, avec l’obligation d’exporter 50 à 60% de la production industrielle.
L’APIX est l’interlocuteur unique des investisseurs. Elle accueille, s’occupe de la facilitation, l’orientation et l’accompagnement des investisseurs jusqu’à l’aboutissement de leur projet au Sénégal.