Dans le dernier rapport de crédit publié vendredi, Fitch note que l’Afrique du Sud n’a pas entrepris les réformes structurelles nécessaires pour pouvoir sortir du bourbier économique, arguant que certaines décisions prises dans ce sens par le gouvernement n’étaient pas suffisamment importantes pour inverser la tendance.
Elle a, à cet égard, souligné certains des problèmes épineux dont souffre l’Afrique du Sud, citant particulièrement la crise énergétique chronique que traverse le pays depuis des années, avec des délestages électriques récurrents, ainsi que la crise du secteur de la logistique.
L’Agence a de même déclaré qu’elle surveillait également de près l’incertitude politique, les questions de gouvernance du Congrès national africain (ANC au pouvoir) étant au centre de l’attention à l’approche des élections générales de cette année.Malgré tous ces défis, Fitch a maintenu la note de crédit de l’Afrique du Sud inchangée à BB, avec une perspective stable, énumérant un certain nombre de facteurs atténuants qui ont contribué à maintenir le pays dans cette perspective.
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Il s’agit surtout du lancement de projets d’augmentation de la capacité du réseau électrique et la récente facilité de garantie de 2,5 milliards de dollars (50 milliards de rands) accordée à la compagnie de la logistique «Transnet» lourdement endetté (plus de 7 milliards de dollars) et confrontée à d’importants engorgements portuaires.
Une note BB signifie la vulnérabilité élevée d’un pays au risque de défaut de paiement dans un contexte de changements défavorables des conditions commerciales ou économiques au fil du temps.
C’est la cinquième fois consécutive que l’agence ne révise pas la note de crédit du pays depuis décembre 2021. En réaction, l’analyste économique indépendant Bonke Dumisa a déclaré que «la réaffirmation par Fitch d’une note BB pour l’Afrique du Sud n’est pas surprenante, compte tenu de nos graves problèmes de délestage électriques et des nombreux défis logistiques de transport, qui ont gravement paralysé l’économie sud-africaine».
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En Afrique du Sud, la crise budgétaire a atteint en 2023 un niveau critique contraignant l’exécutif à recourir à l’austérité budgétaire, au risque de susciter l’ire de la société civile et des milieux d’affaires.
L’ampleur du précipice financier est telle que tous les départements publics ont été sommés de geler les recrutements et les postes vacants et de mettre en œuvre des mesures pour contenir les coûts opérationnels.