Flux financiers illicites: l’Afrique du Sud perd 62 milliards de dollars par an

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Le 13/09/2023 à 12h03

L’Afrique du Sud perd 62 milliards de dollars par an à cause des flux financiers illicites, ont indiqué des participants à une conférence sur le commerce illicite, organisée mardi à Johannesburg.

Citant une étude pilote de la Convention des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les conférenciers précisent que l’Afrique du Sud perd 21,9 milliards de dollars par an en flux entrants et 40,9 milliards de dollars en flux sortants.

Les flux entrants sont perdus à cause de fausses déclarations, de la sous-évaluation des factures, de l’évasion fiscale et bien d’autres choses, a déclaré Charl de Villiers, PDG de l’Organisme d’importation des équipements.

Juanita Maree, PDG de l’Association sud-africaine des transitaires, a déclaré qu’environ 5 % de la base de commerçants est douteuse et que les autorités devraient se concentrer sur ce groupe grâce à un profil de risque correct.

«En moyenne, environ 12.227 conteneurs entrent quotidiennement en Afrique du Sud, mais de nombreux commerçants légitimes voient constamment leurs conteneurs arrêtés pour inspection au lieu de se concentrer sur les 5% d’opérateurs illicites», a-t-elle dit.

Relevant que les autorités doivent examiner l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement pour identifier et éliminer les opérateurs illicites, Mme Maree a déclaré que le mauvais environnement économique de l’Afrique du Sud crée un terrain fertile pour les flux illicites.

Le commerce illicite porte sur la pêche, le trafic d’espèces sauvages, l’exploitation minière illégale, les produits contrefaits, les médicaments, le tabac et le carburant, précise-t-on.

Les participants relèvent que l’économie illicite de l’Afrique du Sud est alimentée par l’inflation, le chômage, la corruption et les effets durables de la pandémie de Covid, ajoutant que le commerce illicite a des liens évidents avec le financement du terrorisme, la traite des êtres humains et le blanchiment d’argent.

Les flux financiers illicites relèvent d’une économie non enregistrée qui ne paie pas d’impôts et qui compromet le développement durable, soulignent-ils.

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’Afrique du Sud perd 1% de son PIB à cause des flux financiers illicites.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 13/09/2023 à 12h03