Le 1er janvier 2023, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a annoncé sur la chaîne américaine CBS que cette année serait «plus difficile» que celle qui vient de s’écouler. Selon elle, l’on s’attend «à ce qu’un tiers des économies soient en récession cette année». Ces propos confirment les prévisions faites en octobre 2022, lorsque le FMI avait annoncé que plus d’un tiers de l’économie mondiale se contracterait et qu’il y avait 25% de chances que le PIB mondial augmente de moins de 2% en 2023, ce qui correspond, selon la définition des experts de Bretton Woods, à une récession.
Par région, la moitié des pays européens seront concernés par cette récession. Une situation qui pourrait impacter négativement la croissance de nombreux pays africains quand on sait la profondeur des relations entre les deux régions. Pire, la recrudescence du Covid-19 en Chine, à l’origine de toutes les craintes, risque aussi d’impacter très négativement la demande adressée au continent africain, au regard des relations commerciales poussées entre ce dernier et l’Empire du milieu.
Néanmoins, en dépit d’un chamboulement occasionné par de nombreux facteurs défavorables, dont la guerre Russie-Ukraine, la hausse du cours du baril de pétrole et des produits agro-alimentaires, l’inflation galopante, les dépréciations des monnaies africaines vis-à-vis du dollar, la recrudescence du Covid-19… plusieurs économies d’Afrique subsaharienne devront enregistrer des taux de croissance élevés en 2023, selon les projections du FMI.
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Globalement, les pays d’Afrique subsaharienne devraient enregistrer un taux de croissance moyen de 3,7%. Mais une dizaine d’entre eux vont afficher des croissances largement supérieures à cette moyenne. Des croissances qui seront tirées par les secteurs agricoles bénéficiant, dans la majeure partie de l’Afrique subsaharienne, d’une pluviométrie abondante en 2022, de la bonne tenue des cours du pétrole et de certains minerais, de l’impact des politiques d’investissements dans les infrastructures de base, etc.
L’Afrique de l’Ouest domine le top 10 des pays d’Afrique subsaharienne qui réaliseront les meilleurs taux de croissance économique en 2023 avec 6 représentants. La palme devrait revenir au Sénégal avec une croissance prévisionnelle estimée à 8,11%. Outre la bonne tenue du secteur agricole grâce aux politiques de soutiens aux agriculteurs et une bonne pluviométrie, la mise en place d’infrastructures de base, ou encore la dynamique du secteur des services, la bonne croissance de l’économie sénégalaise devrait s’expliquer par le démarrage de l’exploitation du gaz.
Cette manne devrait booster l’économie sénégalaise qui a été affectée, comme ailleurs sur le continent, par les effets de la guerre Russie-Ukraine, notamment la flambée des cours des carburants et des produits agro-alimentaires importés. L’exploitation et l’exportation de gaz, mais aussi du pétrole, devraient ainsi améliorer les finances publiques du pays, la balance des opérations courantes et contribuer à dynamiser l’économie nationale. Les autorités sénégalaises tablent même sur une croissance à deux chiffres.
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Le Niger arrive en 2e place avec une projection de croissance de 7,29%. A l’instar du Sénégal, en plus de l’impact d’une bonne pluviométrie, cette croissance devrait être tirée par la forte hausse de la production du pétrole du pays devant passer de 20.000 à 100.000 barils/jour.
La République démocratique du Congo (RDC) devrait afficher la 3e meilleure performance en Afrique subsaharienne en termes d’évolution du produit intérieur brut (PIB), avec une croissance de l’ordre 6,72%. Ceci, grâce notamment à un meilleur apport de son important secteur minier qui bénéficie de la forte demande des minerais stratégiques pour la transition énergétique (cobalt, lithium, cuivre, graphite…). Quant au Rwanda, 4e, sa croissance, comme lors des précédentes années, sera tirée par les services, dont le pays a fait sa locomotive.
Les 10 meilleurs taux de croissance prévus en Afrique subsaharienne en 2023
Rang | Pays | Croissance du PIB prévue |
---|---|---|
1er | Sénégal | 8,11 % |
2e | Niger | 7,29 % |
3e | RD Congo | 6,72 % |
4e | Rwanda | 6,70 % |
5e | Côte d’Ivoire | 6,45 % |
6e | Bénin | 6,23 % |
7e | Togo | 6,20 % |
8e | Gambie | 5,98 % |
9e | Ouganda | 5,90 % |
10e | Soudan du Sud | 5,61 % |
Source: FMI
Toutefois, ces prévisions sont susceptibles d’évoluer fortement car elles se basent sur un certain nombre de facteurs sur lesquels les pays africains ont peu de contrôle. Parmi ceux-ci figurent l’évolution de la crise Russie-Ukraine durant les mois à venir et son impact sur les cours du pétrole, des produits agricoles (blé, oléagineux…), des engrais, celle de la pandémie du Covid-19 avec le nouveau variant Covid-Omicron XBB, l’inflation importée, le ralentissement de la demande mondiale adressée aux pays africains, etc.